Les Iles Canaries, beautés ardentes (1/2)

1.1.20

 Le passage Rabat-Canaries, du 17 au 21 novembre

Après 18 jours d'escale à Rabat, la fenêtre météo s'annonce enfin favorable. En fait, la clé réside en premier lieu sur une houle inférieure à 2 mètres. Suite à des consultations avec nos collègues des autres équipages, plusieurs décident de saisir cette opportunité pour sortir et traverser ce tremplin qui nous amènera de l'autre coté de l'océan. À nous les CANARIES !!!

Nous serons donc environ 8 voiliers à vouloir sortir en même temps pour bénéficier des bonnes conditions annoncées. 



On dit adieu à ce désormais fameux groupe de navigateurs surnommé les "Rabat-Joies" que nous avons cotoyé sur les pontons au fil du temps passé à la marina Bouregreg.


On annonce des vents plutot calmes et une houle acceptable, inférieur à 2m en tout cas, hauteur requise pour pouvoir sortir du port. Finalement, les autorités du port se décide après que nous les ayons talonné sans relache moi et Benoit. Nous étions déterminé à sortir le plus tot possible.

Le convoi s'organise. Les modalités de sortie complétées, le drone récupéré, c'est parti le long de la rivière Salé. La sortie par la passe a un effet ennivrant pour nous, après ces 18 jours. À vrai dire, nous nous sentions un peu confinés à la fin, à la merci des autorités du port et de la météo. Quelques heures après notre sortie du port, la houle se creuse et se croise. Très inconfortable, il faut se réamariner à nouveau après tous ces jours passés à terre. Naomi devient la première à succomber au mal de mer avec un petit regurgi sur la table, par surprise. 


Pour ajouter à l'agrément, on se prend un filet de pêcheur coincé sous notre safran babord vers les 15h. François était à la barre et avait tout de même eu le temps de mettre les moteurs au neutre et ralentir sans pouvoir contourner le cable. Premier réflexe, prendre le couteau pour sectionner le cable qui tenait toujours les filets, deux temps trois mouvement.

Mais François n'aura pas d'autre choix que de plonger pendant 30 minutes pour retirer le boutte. Avec la houle, les manoeuvres sont difficiles. L'arrière des coques bondissent d'un ou deux mètres au gré des vagues. François se tient à l'aide d'une main car il ne peut mettre de veste de flottaison; il doit plonger pour retirer la corde. Annik ne souhaite pas que ça transforme en homme à la mer...  Ses nerfs sont mis à l'épreuve. Ce fut un trentaine de minutes qui semblèrent une éternité. Dans ce genre de situation, on se dit toujours qu'il faut garder son sang-froid. Plus facile à dire qu'à faire lorsque des dizaines de scénarios te passent en revue dans l'esprit. Ces pensées font un détour par la tête d'Annik :

  • Qu'arrive-t-il si François se fait assomer par la coque du bateau lorsqu'il est sous l'eau ?
  • Que se passe-t-il si François est emporté par le courant ?
  • Que ferions-nous si la corde du filet venait qu'à casser le safran ou l'hélice ?
  • Que ferais-je seule !
Quelques moments d'angoisse pendant lesquelles on s'imagine le pire. En gardant notre calme, on réalise que nous avons le nécessaire pour sécuriser le capitaine. Finalement, plus de peur de que de mal. Quelques instants après cette activité nautique intense non-désirée, François vomira pour la 1ere fois depuis le départ, de façon inattendue aussi. Une surprise également, succombant peut-être à au moins un des 5 F redoutés qui peuvent provoquer un mal de mer. 

- Froid
- Frousse (une source de stress plus intense)
- Faim
- Fatigue
- Foif (soif)


Les cotes du Maroc sont souvent semés d'embuches de ce type. Plusieurs bateaux de pêches vont jusqu'à 200 miles des cotes pour jeter leurs filets. Souvent sans AIS (système de localisation) et aux feux de navigation déficients, ils sont difficiles à anticiper. Ce qui nous gardera en alerte pour les 2-3 jours qui suivent. 

Naomi qui commence à vouloir faire ses premiers quarts. 


Cette traversée aura été tranquille, sans pépin. 4 jours, majoritairement avec l'aide des moteurs. Une touche se soldera par une bonite de 3,5 kg pour alimenter nos repas des derniers jours de navigation. Une prise plutot facile à remonter.
Les ateliers de confection de bracelets se multiplient à bord. 

Chaque coucher de soleil est un délice visuel à bord. 

La Graciosa, 22 novembre au 24 novembre



Nous arrivons à la Graciosa à 8h00 le matin. Nous arrivons sur une petite ile sauvage aux paysages lunaires. De toute beauté. Nous mouillons à la playa Francesca, au pied du volcan la Montana Amarilla. Les couleurs de l'ile sont tout en contrastes: des eaux turquoises, des montages jaunes, des tapis de coquillage blancs sur du sable étincelant, des trainées de basalte oranges et violets.

Il n'y aucune route goudronée sur l'ile, seulement des pistes sur lesquelles circulent quelques 4x4 destinés princpalement aux touristes car il y a un seul village animé, Caleta de Sebo. L'autre petit bled se nomme San Pedro, visibiblement habité principalement l'été.


Du mouillage, on se dirige vers Caleta de Sebo, la vue est magnifique. On y aperçoit l'ile de Lanzarote, juste de l'autre coté de la passe par laquelle nous sommes arrivés. Nous sommes toujours dans un milieu où les marées font leur oeuvre, des lagunes et des piscines naturelles se formant au retrait des eaux.


Le p'tit hike jusqu'au village prend environ 45 minutes. Un village traversée de piste de sable aux couleurs méditéranéennes tout à fait charmant. On en profite pour déambuler dans ces rues faites de sables pour ensuite se taper un premier repas typiquement canarien avec du mojo et des fruits de mer délicieux dans ce petit resto nommé El Marinero, recommendé par un bateau étant passé par la récemment.





L'autre excursion qui nous attend à partir du mouillage est le volcan adjacent. Une petite rando de 45 minutes aussi qui nous mène à un point de vue hallucinant.


On peut partir la tête tranquille même si le vent tourbillone car la tenue au fond est très bonne, bon sable ferme. Sur l'image ci-bas, on voit la trace sur 24 heures de l'Alchimiste au mouillage. On adore cette application Anchor! Au mouillage, elle permet de dormir la tête tranquille. Si le bateau sort du rayon fixé, une alarme nous réveille. On peut même configuré un accès à distance en laissant le téléphone d'Annik à bord. Vraiment pratique.



Nous remarquons des spots de camping sauvage hors du commun. On voit d'ailleurs que la communauté locale a prévue des installations minimales pour accomoder les campeurs.


La route pour se rendre en haut est claire et dégagée, se prend par la gauche à travers les rochers volcaniques, les coulées de lave et les coquillages qui continuent de couvrir le sol. Les quelques arbustes ayant résisté au temps sont plutot rares. En arrivant au sommet, on s'amuse avec notre drone. Le vent n'y est pas trop fort. François maitrise de plus en plus le poste de pilotage.


Quelle plaisir aussi de retrouver nos amis de Sérac, batocopain voisin de ponton lorsque nous étions à Rabat. Benoit et Juliette sont sur un trajet similaire au notre. Agés de 26 ans, respectivement architecte et docteure de profession, ils ont décidé de se donner l'opportunité de faire un an à voile, de la France natale jusqu'aux antilles pour profiter de la vie avant de poursuivre de plein pied dans la vie professionnelle effrénée. Un dernier repas ensemble avant qu'il ne prenne la mer vers Ténérife, là où ils rejoindront des amis qui les accompagneront pour la transat. 

Lanzarote, du 25 au 30 novembre

Le 25 au matin, on lève des voiles vers la marina Lanzarote, à Arrecife pour quelques heures de belle navigation. Cette marina est vraiment bien, très récente, bon service, bon marché à 33 euros/nuit pour notre cata. Nous profitons de cette escale pour explorer cette ile si singulière. En restant à la marina, ce que l'on fait rarement, on se permet de prévoir une programmation d'excursions sur l'ile en ayant la paix d'esprit de laisser l'Alchimiste bien amarré au port. Ainsi, on se prend une voiture en location pour les trois prochains jours. 

On commence par la Cueva de los Verdes. Pour cette première expédition, nous avons mandaté nos journalistes en herbe pour vous relater l'expérience, dans le cadre de leurs travaux scolaires. 

Cliquer ici pour cette première --) FICHE D'EXPLORATEUR. 


Cette grotte est vraiment un must si vous allez à Lanzarote. Nous avions également mis le jardins des cactus sur notre liste mais par manque de temps nous avons décidé de la biffer. De plus, il faut savoir qu'il y a des frais qui peuvent devenir importants pour chacune de ses attractions.

En montant du nord de l'Ile, nous arrivons au Mirador del Rio, un espace crée par l'artiste célèbre de l'ile César Manrique. Il est un peu comme le Picasso de la place. De fait, même si l'architecture intérieure de la place est interessante, notre verdict est qu'il est tout aussi possible et magnifique de marcher le long des falaises adjacentes pour avoir les mêmes vues spectaculaires de la Graciosa sans avoir à payer les frais d'accès.











Sur la route du retour, nous passons par Haria, la ville aux milles palmiers. Le peu de verdure de l'ile semble s'y concentrer. En fait, la petite histoire dit qu'à chaque naissance dans le village, un palmier y était planté.


Le lendemain, nous mettons le cap sur le Parc National de Timanfaya et ses dizaines de volcans. Seulement quelques routes entrecoupent parfois la vue de ce paysage lunaire. On dirait la terre de Mordor dans le Seigneur des Anneaux. Plus de 51 km2 recouvert de champs de lave clairement étalés sur ce qui fut à une autre époque des terres fertiles. 


C'est typiquement un environnement stérile et multicolore qui nous accueille. Des volcans et leurs cratères comme on peut de les imaginer presque au lendemain de leur éruption, intacts après tous ces siècles.






L'accès au parc se fait par une seule petite route, au sud-ouest de l'ile. Une fois arrivé, des bus prennent les visiteurs sur un tour guidé fermé du circuit. On doit demeurer dans le bus. L'objectif étant probablement la préservation du parc. De retour de la tournée en bus, c'est le restaurant El Diablo qui accueille les foules. On y voit des démonstrations d'eau bouillonante se faisant gicler à 3000 degrés en quelques secondes. Une autre démonstration enflamme quelques brindilles d'herbes sèchent en quelques secondes. 


El Diablo est également un endroit qui a été imaginé par César Manrique. Il offre une vue sur la chaine de montagne volcanique, dont celui Del Fuego. Le volcan reste actif aujourd'hui mais rien comparé à son moment de gloire dans les années 1730 lorsqu'il y a fut éruption pour une période ininterrompu de plus de 10 ans. Le resto est circulaire et se distingue par son mode de cuisson unique utilisé pour braiser la viande. 

Volcan Del Fuego
On y utilise un BBQ est naturel. Celui-ci tire sa chaleur des entrailles du volcan. La température y est constante et stabilisée. Poulets, brochettes et autre grillades y sont préparés à la tonne pour tous les groupes qui y passent. Une cuisse prend 30 minutes à cuire.




L'exploration de la journée s'est fait en convoi avec les copains du bateau Zoma, une famille franco-danoise rencontrée à Rabat avec qui les enfants sont sont rapidement liés d'amitié.


Au retour du parc, nous poursuivons notre route vers le sud pour passer par les salines de Janubio avant d'arriver à El Golfo. Un lieu où la production de sel de mer est toujours en activité. 



Arrivé à El Golfo, petit village de pêcheur, on retrouve juste à gauche un passage pour arriver au Lago Verde. Un endroit où on retrouve un lac aux eaux vertes provenant d'un ancien volcan qui se décompose grace au contact avec l'eau, l'air et la mer.


Lago Verde, un endroit tout en contraste et couleurs. 




La journée avance et nous souhaitons ardemment contempler l'agriculture locale qui se résume pas mal à la viniculture, aux cactus et l'aloes vera. Fascinant de voir ces fosses creusées dans le sable noir volcanique et ses murets environnants protégeant ces vignes qui paraissent si fragiles dans ce milieu hostile. Fascinant de voir comment des années et des années de travail manuels ont permis de sculpter ces moules accueillants une vigne chaque.




Toujours sur la route des Bodegas qui longent le parc national, nous arrêtons pour une petite dégustation à la Geria. 3 euros pour 2 petites coupes. Bon, Annik essaie le rosé avec Mélaine, ça le fait pas. Elles préfèrent le blanc.


Un autre petit arrêt pour s'amuser avec le drone !


On finit la journée en binome, à deux autos mais qui doit se séparer avant l'arrivée pour cause de crevaison chez les collèques de Zoma. Super service de la compagnie de location CICAR qui leur envoi une voiture de remplacement dans l'heure qui suit sans poser de question.

Même sur la route du retour, on remarque l'influence que César Manrique a eu sur l'ile. L'autre avantage de la marina Lanzarote est la proximité avec plusieurs grandes surfaces avec tous les produits imaginables. Ce qui nous manquait au Maroc. On se gate donc au LIDL, IKEA et dans les différents shipchandlers du coin.

Influence de César Manrique, le long de l'autoroute. 

Boat kids.
À travers tout ça, l'école se poursuit, avec ses joies, ses difficultés et ses accomplissements. Une demi-journée à la fois. Nous quittons Arrecife le 28 novembre en direction de la playa Papagayo, au sud de l'ile. Le vent souffle du nord-est et nous devons effectuer une rotation sur nous-même dans un espace très restreint. Grace à l'aide du marinero, d'une stratégie bien ficelée et de quelques paires de mains additionnelles de gentils voisins, nous réussissons à quitter la marina sans heurts.

Nous lisons sur l'application Navily que le mouillage de Papagayo est caractérisé par un fond rocailleux qui peut devenir risqué si l'ancre s'enroule ou se coince sous un roche. Nous avions également lu que c'était rouleur comme mouillage. Finalement, nous y passerons deux nuits. Ce fut tout bon, pas de souci au départ. Nous étions près du Musée sous-marin Atlantico que nous avons choisi de ne pas explorer considérant les prix un peu trop élevé pour notre budget.
  

Los Lobos, 1er décembre

En quittant la plage Papagayo, ses plages blances et ses falaises escarpées, nous faisons un petit détour par la marina Rubicon pour faire le plein. Une très chouette marina, très bien aménagée avec un prix au litre inférieur à 1 euro. Ce qui nous étonne tout de même.  

Petite récompense après l'un des grands ménages à bord. 
À peine 4 heures plus tard, nous arrivons sur les cotes de l'ile Lobos, juste en face de la pointe nord de Fuerteventura. Il s'agit d'une réserve naturelle qui tient son nom des phoques moines qui y ont déjà vécus. Le mouillage au sud est bon, bien protégé sauf contre le sud sur un bon fond de sable.



Nous renouons avec les eaux turquoises. L'eau est chaude. Zoma nous rejoint au mouillage afin d'aller faire ce petit hike au sommet de la Caldera (127m).


On recommence à capter le poisson. Theo est fier de sa prise attrapé au mouillage. Notre BBQ nous permet de bien savourer tout ce qu'on capte. On l'apprécie beaucoup.


L'entrée dans la petite baie du mouillage doit se faire à marée haute en annexe. À marée basse, une digue rend le passage plus difficile, voir dangereux car les vagues peuvent déferler.



Il faut prévoir 2-3 heures pour la rando au sommet et pour un retour via El Puertito.



On profitera également de la journée pour aller faire un tour à El Puertito, près des lagunitas. Un petit village de pêcheur qui semble être semi-abandoné. Une seule personne croisée. La place se prête bien à une baignade même si l'eau reste toujours trop froide pour le standard des papas qui s'amusent plutot à faire des vols de drone pour apercevoir de haut ce site unique. 





Fuerteventura 1er décembre au 4 décembre

Nous quittons en milieu de journée avec l'objectif d'atteindre Gran Tajarral avant le coucher de soleil, une quarantaine de mille nautique à faire. Nous pensions arrêter à Corralejo mais le temps commence à manquer. Nous savons que Fuerteventura est réputé pour ses sports de glisse. François avait commencer à suivre des cours de kitesurf en Tunisie mais s'était fait peur à 2-3 reprises. La reprise des cours sera donc prévue dans des conditions qui seront idéales. 

Après 2-3 heures, on a une touche. Une belle bonite de 3,5 kg. Nous filons à 7 noeuds à voile. Trop rapide pour batailler. Nous commençons donc des manoeuvres pour affaler. C'est la frénésie à bord. Les enfants sont tellement heureux à chaque fois que nous remontons une belle prise comme celle-ci. 




Nous avons beaucoup aimé le mouillage de Gran Tajarral. Sa tranquilité, ses flancs montagneux grandioses, sa plage noire farineuse. Le terrain de foot a été apprécié des enfants où on a pu bien se défouler et courir, car il le faut des fois. On y arrive pas souvent à bord!!












On se déplace ensuite vers Morro Jable, sur la pointe sud-ouest de Fuerteventura. Bien protégé de la houle et des vents dominants, cette section de l'ile est bien peuplée de resorts d'Européens, pour la plupart retraités, à la recherche de soleil et de chaleur. Sur la nav pour y arriver, les paysages sont plutot désertiques, sans l'ombre d'un végétal.

On entend dire que Morro Jable est bien poissoneux, François en profite pour enfiler son habit de prédateur, en vain, si ce n'est d'avoir eu la chance de voir une giganteste raie venir vers liu comme pour l'avertir qu'il était arrivé sur son territoire. 





Le lendemain matin, nous quittions pour Gran Canaria. La météo est toujours à surveiller attentivement lorsque nous passons d'une ile à une autre. L'application Windy, désormais célèbre auprès des voileux donne souvent un aperçu rapide interessant de ce qui nous attend sur un horizon de quelques jours. Utile pour la houle également. Les couleurs vives attirent l'oeil sur les conditions qui peuvent vouloir nous dire : reste là pour l'instant !

Ensuite, nous utilisons également d'autres applications qui nous permettent de valider certaines prévisions. En croisant les infos, nous obtenons très souvent des résultats très près de la réalité. Quoiqu'il faut également accepter que la nature en décide parfois d'en légèrement autrement. 

La traversée vers Las Palmas a donc pris un peu plus de temps que prévu. Ainsi, nous savions que le vent allait tourné au NO, en plein visage quelques heures après notre arrivée. Et ben non, il a décidé de tourner 14 miles avant que nous n'arrivions au port. Nous avons donc affaler à quelques milles des cotes après avoir tenté de louvoyer dans du 25 noeuds. Grand défaut des cata, monter au vent n'est vraiment pas leur force, sans parler d'un effet de dérive qui est très difficle et long à compenser. 
  





Publications populaires

Suivez nous sur Facebook

Pour nous joindre

Nom

Courriel *

Message *