Les Grenadines, balade au pays des tortues

5.10.20

4 au 15 aout 

Pendant tout ce temps que nous avons passé à Grenade, nous attendions la date du 1er aout pour bouger vers St-Vincent et les Grenadines (SVG). En effet, les autorités avaient annoncé quelques semaines plus tôt que cette date correspondrait à la phase 2 du protocole d'entrée pour les bateaux venant de l'étranger. En arrivant de Grenade, considéré comme un pays à risque faible avec ses 0 cas, nous pensions pouvoir entrer sans quarantaine ni test, tel qu'annoncé pour la phase 2. Finalement, nous apprenons que celle-ci n'aura pas lieu. Nous devrons passer par Blue Lagoon, au sud de l'ile de St-Vincent pour se soumettre à un test PCR chacun, sans quarantaine requise si testé négatif. Cheching: 60 USD par personne + frais de mouillage + frais de traitement de dossier. Total ? près de 500 USD pour entrer. L'irritant se trouve surtout au fait que nous n'y passerons que deux semaines. Ça fait cher un peu quand même. Mais bon, on ne pouvait tout simplement pas faire les Petites Antilles sans passer par les Grenadines.  

On se sacrifie pour la cause. Quand même, ils vont vachement profond. Aye, ça brûle et une petite larme versée. Puis, c'est tout. 

Avoir su, nous y aurions été plus tôt. Nous ne voulions pas rester de ce côté des Antilles trop longtemps avec la saison des ouragans qui commençait à battre son plein. L'autre enjeu se situait au niveau de nos assurances. Celles-ci exigaient que nous naviguions au sud de la lattitude 12,40 N à partir du 1er juillet. Or, c'est précisement l'ile de Mayreau et les Tobago Cays qui représentent cette limite de navigation. Cette balade pour entrer au pays se fait donc à nos propres risques, la compagnie d'assurance n'ayant pas délivré un avenant dans les temps. On en profite tout de même pour explorer l'ile de Young island cut et les ruines se trouvant au sommet du Fort Duvernette. 

La vue de Young island cut du haut de Fort Duvernette
Vue de Young island à partir Fort Duvernette. On y aperçoit l'Alchimiste et notre annexe en avant-plan. 
Young island. 
Les enfants, toujours prêts à défendre leur positions ! On y aperçoit la marina de Blue Lagoon en arrière-plan
Les résultats arrivent en 48 heures et les autorités nous libèrent pour qu'on se précipite au sud. Nous arrêtons tout de même à Bequia en chemin. Une superbe baie, bien à l'abri, qui peut accueillir des centaines de voiliers. Sa petite bourgade de Port Elisabeth a un cachet hors du commun. Ses restos rustiques laissent deviner le passé historique que ce port jouait à l'époque. On y voit des traces d'une communauté axée sur la mer dans ses traditions, au temps des baleiniers. D'ailleurs, un local nous expliquera que les habitants de l'ile sont toujours autorisés à chasser au moins une ou deux baleines par année lors de leur passage migratoire à proximité, selon les méthodes traditionnelles à l'aide d'une barque à pagaie et d'un harpon artisanal. Il nous explique que le goût et la senteur du gras de baleine est mémorable. Ça s'incrustre dans les vêtements pour l'éternité, tellement qu'ils doivent les jeter. 

Séance de méditation pour Naomi du haut de Mt. Peggy sur la baie de Port Élisabeth, à Bequia. 
Tout plein de tortues terrestres au retour de notre hike. 
De belles résidences colorées aux styles variées longent le sentier de retour vers la plage. 
Des sentiers sont également aménagés le long de la berge pour marcher jusqu'au centre du village. De belles balades attendent le randonneur. 
Vue de notre mouillage au coucher de soleil. 
Où désirez-vous aller ? à bon entendeur. 

Ce sera seulement un bref passage ici à Bequia, mais on saisie tout de même l'occasion pour aller faire la rando au sommet du Mt Peggy pour une vue imprenable sur la baie au complet. Saisissant. Au retour, belle surprise, nos amis de Zoma qui remontaient vers le nord s'arrêtent pour le happy hour au Jack's bar. Une belle soirée où nous avons fermé le resto. Voir petit aperçu corpo ici :


Retrouvailles avec nos copains de Zoma qui ont fait un arrêt sur l'ile, juste pour le Happy Hour du Jack's Bar :)
Happy hour !!!
Bien sur !
De retour en mer pour une descente sous les lattitude 12,40 N. Plusieurs de nos amis avaient capté une prise sur cette route. On esperait faire de même. Annik avait commandé le diner pour 15h13. Il est arrivé avec un peu de retard vers 16h30, juste avant le spectacle d'un bon grain qui avançait vers nous accompagné d'un voile noir, d'un concert de tonnerres et éclairs retentissants, comme pour ajouter à l'ambiance de la scène. 

Une belle daurade coryphène
Nous nous dirigeons vers la pointe nord de l'ile Mayreau. Nous visons le mouillage de Salt Whistle Bay. Un véritable paysage de carte postale. Il s'agit d'un isthme reliant une petite parcelle à l'ile principale par une bande de sable tenue par des palmiers alignés en son flanc. Malheureusement, l'érosion menace cet endroit idyllique. Certains prédisent que le prochain ouragan percera une brèche qui mettrai fin à cette plage unique bordée des deux cotés par la mer.  

Lors de notre 2e passage à Salt Whitle Bay, la houle avait disparu mais cette hordre de charter à couple sur la plage nous a rebuté un peu. 

Nous y arrivons de soir après avoir donné rendez-vous à nos copains de Matriach et Bliss qui séjournaient déjà dans les SVG depuis quelques semaines. Nous ne les avions pas vu depuis notre passage en Dominique quelques mois plus tot. Malheureusement, nous ne resterons que pour la nuit car le mouillage est assez plein et un retour de houle rend la place plutot inconfortable. Également, des travaux d'excavation ont commencé pour stabiliser les berges en danger de l'isthme. Ce bruit et la vue  compromise par les pelles mécaniques nous incitent à quitter. 

On sent qu'on se rapproche du parc marin légendaire des Tobago Cays qui se trouvent juste de l'autre coté de l'ile. On contourne Mayreau afin d'élire domicile pour quelques jours tout près, au mouillage au vent, protégé par la barrière de corail. L'eau est d'un bleu azur, la nature sauvage. Parfaite pour un premier BBQ sur la plage avec les copains. Premier d'une série de 2 qui se poursuivra sur une autre plage des Cays quelques jours après, cette fois, avec le BBQ de l'Alchimiste détach de son socle. Quelle chance de pouvoir se retrouver entre amis pour manger, boire et danser sur la plage. Les enfants ont trippés !!
Notre premier beach BBQ depuis le départ. Une superbe soirée en compagnie des copains de Bliss et Matriach. 
Perfect spot to hang out !
Vue de notre mouillage à partir du sommet de Mayreau. 
On découvre Mayreau avec une balade par terre dans la petite bourgade adjacente. Seul village de l'ile qui regroupe environ 450 habitants. On y découvre une petite communauté sympathique et colorée. On nous explique que les enfants du secondaire doivent se rendre sur l'ile voisine de Union par bateau à chaque matin, un autre type d'autobus scolaire. 

Mais notre coup de coeur sur l'ile, c'est chez Bob que ça se passe. En haut du village, après été faire un petit tour au sommet pour une vue imprenable sur notre mouillage, on s'arrête dans un demeure aux couleurs rasta. Bob nous invite sur le toit pour un leçon de percussion aux rythmes reggae. La séance vire rapidement en tournée de bières, en chants et jam d'enfants toujours coordonné par Bob. Roots comme expérience. D'une gentillesse inouie, ce Bob aura bien fait rire les enfants qui semblaient parfois entrer en transe dans une communion temporelle avec lui. 
De retour vers la plage. 

11 au 16 aout 

Nous arrivons enfin au Tobago Cays, havre de paix, sanctuaire de tortues et refuges de centaines d'espèces de poissons tropicaux. Une petit archipel où nous entrons en contact avec nos premiers requins. Dès l'ancre mis à l'eau, François croise son premier nurse shark qui passe juste au-dessus de notre chaine. Saississant. Une sorte de salutations de bienvenue. À la surface, les nuances de bleu se perdent avec l'horizon. L'eau est limpide et peu profonde. La brise est soutenue et constante mais notre  spot est sans houle car la barrière de corail offre une bonne protection aux vagues qui se cassent contre elle. 

Baradal
Sous les coques, les tortues gambadent et brouttent tranquillement

On ne se lasse pas de ces bleus. 
Pendant ces quelques jours, nous nagerons avec les raies, effectureons des séances de freediving et snorkeking avec Bliss et Matriach sur la bande verticale du récif qui nous protège. Le genre de place où nous resterions longtemps. Mais le temps file et nous devons mettre le cap vers l'ouest bientot. Nous apprenons que Curacao a révisé ses protocoles et acceptent désormais les yatchs en arrivée de pays considérés à faible risque COVID sans quarantaine ni test PCR. Il suffit de faire quelques démarches administratives en remplissant un peu de paperasse pour obtenir l'autorisation que nous recevrons quelques jours plus tard. La 1ere vague était aplanie un peu partout. Le plan de match serait d'arriver à Curacao, y passer 2-3 semaines et aller directement à Bonaire, même si avions à remonter au vent pour 25 miles nautiques. À cette période, Bonaire acceptait encore les bateaux arrivant de Aruba ou Curaçao, sans quarantaine, ni test PCR. 
Petite saucette après la rando, avant de retourner au bateau. 
Le BBQ de l'Alchimiste téléporté sur la plage. 
Delicious !!!
Belle soirée beach BBQ avec Bliss et Matriach. 
Pendant ce séjour dans les Cays, nous explorons les iles qui les composent une à une: Baradal, Petit Bateau, Petit Rameau, Jamesby. Mais celle qui nous intrigue le plus se trouve à être un peu à l'extérieur du récif. On fait donc nos provisions pour la journée et on se dirige vers Petit Tabac, l'ile où fut tournée la fameuse scène des Pirates des Caraibes, lorsque Jack Sparrow est pris sur cette ile déserte avec Elisabeth dans l'espoir de retrouver le stach de Rhum. En vain. 
Petit Tabac, au loin. 
Why !!!!?
Naomi qui surveille les pirates en approche sur Petit Tabac. 
Elisabeth qui déambule sur la plage. 
Un inukshuk pour laisser savoir aux prochains pirates que Théo est passé par ici. 
Les nuances de bleu azur vue à partir de Jamesby. On voit Petit tabac au loin en haut à droite. 

17 aout 

Les astres s'alignent pour qu'on célèbre l'anniversaire de François sur Happy Island, du coté de Clifton, sur Union island, quelques miles nautiques au sud-ouest. Il s'agit d'une ile articielle construite sur le récif de corail, conçue de coquilles de lambi. Vraiment original. Le proprio accepte de nous laisser l'ile en exclusivité pour la soirée. Il nous offre même son BBQ, mais nous amènerons celui de l'Alchimiste de toute façon. On commence avec un apéro à bord de l'Alchimiste. Du coup, nous batterons un record d'occupation, 5 équipages, dont 10 adultes et 10 enfants à bord: ZOMA, YNDELEAU, MATRIACH, BLISS, L'ALCHIMISTE. Une soirée bien arrosée avec un karaoke improvisé comme cerise sur le sundae. 

Happy Island vue de notre mouillage. 
Les boatkids qui se dirigent vers Happy Island, première cohorte. 
Nous avons même sabrer la bouteille de champagne reçu comme pot de départ des employés de François lors de notre départ de Tunis. 

19 au 22 aout

Ainsi, les préparatifs de départ vers Curacao se dessinent à l'horizon. Nous partirons avec nos fidèles compagnons de mer du voilier Zoma. Mais avant de quitter, un dernier arrêt à Chatham Bay, à l'ouest de Union. Un endroit pittoresque inhabité, à part ce beach bar où nous tiendrons une autre belle soirée pré-départ. Btw, les ribs y sont excellents ! La météo semble annoncer du temps clément pour ce passage de 4-5 jours. La réalité différera un peu pour les premiers 24h. Nous avons pris soin de réinstaller un nouveau code 0 que nous avons reçu de la voilerie tunisienne d'où nous avions eu notre premier exemplaire. Nous avions découvert en arrivée de la transat que les mesures étaient erronées. Le guindant était trop long. Tout ça avait provoqué des ruptures répétitives de notre drisse.

Dernière balade en mer avec équipage mixte (Zoé de Zoma à droite.)
Dernier petit rig check pré-départ et grément du code 0. 
Dernier get together avec les batocopains à un endroit au beach bar qui porte bien son nom: Sunset cove 
Reprendre la mer, s'éloigner du couloir des ouragans, changer d'environnement, même si notre passage dans les Grenadines fut époustouflant, nous étions prêts pour un changement. Et Curaçao nous en préparait tout un !


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