Curaçao, 50 nuances de bleu

31.12.20




24 aout au 10 novembre

Il est temps de remettre notre blogue à jour. Désolé pour ce long moment de silence. Inutile de mentionner que nos journées furent bien occupées au cours des derniers mois. Replongeons nous donc à la fin de l'été 2020. Le passage depuis Saint-Vincent et Grenadines (SVG) s'est bien déroulé. Comme pour notre transat, c'est dans la première nuit que nous nous sommes séparés involontairement de Zoma, nos fidèles compagnons de mer qui étaient partis en même temps que nous de Union island, la veille. On se perd parmi des rafales à 35 noeuds d'un front froid, ses éclairs et le tonnerre qui gronde. Pour ajouter à l'action, nous devons zigzaguer à travers les bateaux de pêcheurs qui semblent avoir fait fi de la météo pendant le shift d'Emma. Le 3e ris sur notre Grand-Voile a du être pris rapidement. Ensuite, un petit 3 jours et demi, au portant, pas trop compliqué. Nous avons passé les iles vénézuliennes à quelques milles, aucun souci. Nous aurions tellement aimé arrêté à Los Roques mais là, ça aurait été un peu de tirer le diable par la queue, le COVID ayant amplifié la situation au Vénézuela. Nous avions tout de même laissé notre AIS ouvert. 

Plusieurs tâches continuent de nous occuper en arrivant au mouillage après une traversée. Un petit verre pour oublier les moments plus intenses qui sont déssormais derrière nous et un autre petit pour oublier le lavage devant nous ;)

On célèbre notre arrivée à Curacao, sans casse et dans la bonne humeur :)

C'est aussi ça être un liveabord avec trois enfants. Heureusement, le temps des couches lavables est derrière nous. 

Après avoir été accueillis par la Garde Cotière, (oui, c'est mieux de les contacter, surtout en ces temps de COVID), ces derniers nous guident vers une petite baie du lagon de Spanish Waters, un plan d'eau complètement protégé de la mer. On se rend compte rapidement que les règlements et les démarches de clearance ne sont pas très orientés pour les plaisanciers. Après avoir complété toute une série de paperasse pour la COVID, nous devons faire quelques arrêts: Douanes, Immigration et Harbormaster. 

Ces autorités sont situées autour du port de Willemstad, à 20 min en auto du dinghy dock de la marina de Spanish Water... et il faut dire que ces trois bureaux ne sont pas à coté l'un de l'autre. Après s'être rendu en taxi collectif, une randonnée urbaine nous attend. Une bonne demi-journée à marcher à la chaleur intense. Les enfants s'en rappeleront. On sent que les process d'entrée ont plutôt été conçus pour les navires de croisières qui sont désormais désespérément vides. Ayant seulement quelques places au ports, ils sont condamnés à errer en mer puis revenir au port sur des rotations pour ravitailler. Des millions de dollars continuent de se perdre. On sent la morosité et la désolation dans les rues. L'activité et l'achalandage est à son plus bas niveau. 

L'ile de Curaçao est la plus vaste et la plus populeuse des Antilles néerlandaises surnommées les iles ABC (Aruba, Bonaire, Curaçao). Ancienne colonie hollandaise, elle est également la plus visitée par le tourisme de masse en temps normal. Dès nos premiers pas, nous sentons que nous sommes au carrefour de trois cultures dominantes: européenne, américaine et latine. Un mixte qui se reflète dans la musique omniprésente, dans la culture culinaire, dans le style vestimentaire, les langues étrangères qui se cotoient et l'architecture classique et colorée.


Le coeur de Willemstad a été consacré au patrimoine mondial de l'UNESCO. Les batiments historiques qui bordent l'accès au port intérieur sont magiques. D'autant plus qu'un pont très spécial joint les deux berges. Ils s'agit du pont de la Reine Emma qui au lieu de se lever, pivote sur lui-même pour laisser passer paquebots et toutes sortes d'embarcations. 


Les petites ruelles du coeur patrimonial nous réservent plein de surprises. Des couleurs, des odeurs, du streetart, de la musique. 



Street art original


Nous retrouvons nos amis de Zoma rapidement au mouillage, l'ancrage autorisé dénommé "C". Après avoir reçu le permis de mouillage du Harbomaster pour 26 $, nous devons y laisser l'Alchimiste en permanence. Il y a seulement 5 mouillages autorisés à Curacao. Une mesure de protection du reef sur la cote ouest mais qui donne des fourmis dans les jambes car l'eau de Spanish Waters est plutôt brune, pas trop invitante. Nous avons donc décidé de louer une voiture pour explorer l'ile. Juste l'aller-retour en ville nous coutait 15 $. Nous avons dégoté un deal à 350 USD/mois pour une petite chevrolet neuve ! Voir  Bed and Bike, un petit hotel fort sympathique situé à Jan Thiel, à 10 min de marche du mouillage. Contactez-les au + 599 9 670 0158 sur Whatsapp. Ils en ont quelques unes à louer. 

Le plan inital était de passer par Curaçao, 14 jours, pour ensuite aller vers Bonaire. Le protocole d'arrivée COVID pour Curacao ne prévoyait ni test, ni quarantaine si nous arrivions d'un pays à faible risque faible. SVG faisait partie de ceux-là. Nous attendions que Bonaire assouplisse comme Curaçao. En arrivant à Curacao, à la fin aout, nous avions donc la possibilité de passer à 14 jours et de nous diriger vers Bonaire sans tests ni quarantaine. Malheureusement, quelques jours après notre arrivée à Curacao, des centaines de cas ont proliféré à Aruba et la libre circulation entre les ABC fut compromise. On décide de rester quelques semaines ici. 

On s'établi un plan de match. On veut explorer les attraits qu'offre l'ile. Au menu: l'Aquarium établit en pleine mer, les parcs nationaux de Sheke Boka, Christofell Park, les nombreuses plages paradisiaques de la cote ouest, la plongée sous-marine,...

L'aquarium de Curacao est construit en pleine mer, des dauphins, des requins, des otaries nagent dans les bassins et se produisent en spectacles quotidiennement. 

Requin nourrice
L'otarie qui nous donne un show. 
Mais avant tout, nous décidons d'aller juste de l'autre coté du mouillage pour aller à la célèbre Tug Boat beach, endroit mythique où quelques personnages sympathiques tiennent un bar hippie, repère de plongeurs et d'artistes qui y animent des ateliers de peinture pour les jeunes. Le site est réputé car une épave d'un petit remorqueur git à 5 mètres, tout près d'un grand navire de forage pétrolier stationné au quai depuis des années. 

Emma qui explore le Tug Boat. 
Une sirène passait par là. 
Les couleurs nous accompagnent partout en ville. 
Une scuplture de CHICHI, un personnage caractéristique de la culture locale par une artiste locale. 
Un mojito en ville avec Jonas, capitaine de Zoma. 
Hato Cave, un réseau souterrain de grottes agées de 300 000 ans. 
Somme toute, l'ile est relativement petite et en une heure et demi, il est possible de conduire du sud au nord. La majorité des belles plages et des beaux spots de plongée sont sur la cote ouest. 

L'arrêt obligatoire de la photo ci-bas a été renommé. Acteurs principaux au casting: des flamants roses. Il s'agit d'un endroit où on retrouve des mares salées de quelques centimètres de profondeur où se baladent souvent des milliers de flamant roses. 


Au cours des premières semaines, le rituel quotidien est le même. École le matin, exploration en voiture, plage et/ou plongée en après-midi. Voici la liste de quelques une de nos plages visitées et notre appréciation:

- CAS ABAO: 4/5, plutot commercial. On y trouve même un tiki avec table à massage au centre. Sable et eaux translucides turquoises, plongée extraordinaire à partir de la berge. Mur vertical sur le récif corallien. 

- PLAYA KALKI: 5/5 À l'extrémité nord de l'ile. Un petit paradis à nous seuls. Aussi appelé Alice in Wonderland, avec raison. On se croirait sortir tout droit du film, sous l'eau. Pas de besoin de prendre de substances hallucinogènes, nos sens étant déjà assez stimulés. 

- DAIBOOI PLAYA: 4/5 Petite plage tranquille enfoncée au fond d'une crique. Tortues, poissons tropicaux en abondance et un reef en pleine santé. Les bleus sont toujours éclatants. 

- PLAYA WAKCHI: 3/5 entrée restreinte. Le récif est assez loin de la plage. Il faut nager 150 m pour le rejoindre. François y est allé pour son premier night dive. On pensait pouvoir y voir du "spawning" de coraux. Un phénomène qui arrive seulement à quelques périodes précises durant l'année. 

- GROTE KNIP: 4/5 Encore une superbe plage au milieu de nulle part. Aucun resort, aucune habitation. Juste du sable farineux, du snorkeling éblouissant et la sainte paix. 

- PISCADERA: 4/5 Plage graveleuse, petite et inconfortable mais repère de pêcheurs qui étalent leurs prises sur le quai. Avec le temps, les tortues ont compris que les restes de la pêche seraient leur garde-manger. Nous pouvons ainsi en voir plusieurs et nager avec elles. À tout coup. 

DAIBOOII
Souvent, la plage a son propre dive club. Le "shore dive" est la norme ici. 
CAS ABAO
KALKI
Alice in Wonderland
WAKCHI, première plongée de nuit pour François 
Un mérou géant à PISCADERA
GROTE KNIP
GROTE KNIP
À l'époque où nous sommes arrivés à Curacao, l'ile était toujours assez épargnée du COVID. Les restaurants étaient ouverts, les bars, les magasins, les centres d'achats... Un retour à une vie presque normale. On a même trouvé un cinéma qui offrait un spécial les lundis soirs: les nouveautés (peu nombreuses) pour 5 florins (2,5 euros). Du coup, on en a fait une habitude hedbomadaire pour plusieurs semaines. 

Mambo beach, un complexe de magasins et restos en bord de plage. 
Un souper en amoureux à Mambo Beach. Sans la marmaille !

Notre rendez-vous hedbomadaire

Nous étions souvent seuls dans la salle. 

Nos nouveaux amis belges de Temanua se sont bien régalés aussi à proximité de notre mouillage. Sint Joris bay est le spot des kitesurfers sur l'ile. Une école y a aménagé ses pénates. Bert a même pu introduire Théo au kite, avec son premier cours. 

Bert, de Temanua
Annik dans le "parking" à kite
La première leçon de kitesurf pour Théo. 
On passe également pas mal de temps en freedive

Nous découvrons un yatch club qui enseigne la voile aux enfants sur des Optimistes. Ils sont ouverts à recevoir les nôtres et ceux de nos batocopains ZOMA et TEMANUA pour quelques semaines. Une fois les 4 séances terminées, nous découvrons une véritable passion chez nos moussaillons. Tellement que nous en avons acheté un à la fin des classes. 

Une des premières leçons sur Spanish Waters
Des moniteurs du YSCO apprécié des enfants. 
Apprendre sur un optimiste, une des meilleurs façons de comprendre la technique. 
Naomi est heureuse. 
BBQ du mercredi soir sur l'Alchimiste 
Les deux grandes, Emma et Uma. 
Comme on le dit souvent, la COVID nous aura forcé à ralentir le rythme de nos déplacements. Nous sommes restés 2,5 mois à Curacao, assez pour renforcer nos liens avec nos amis mais difficile d'en développer de nouveaux avec les locaux considérant les contraintes et le climat social. Vivre à bord comporte ses moments d'intensité. On les partage avec nos voisins beaucoup plus que dans la vie "normale". Dans les hauts comme dans les bas. 

Les activités au mouillage sont illimitées. 
Un de nos happy hour avec nos copains voileux de Yndeleau, Zoma et Temanua à Pops' place, sur Caracas Bay.
Un autre Happy hour à Jan Thiel !

Curaçao a deux principaux parcs nationaux à explorer : Shete Boka et Christoffelpark. Les deux sont situés au nord de l'ile. Une sur la cote nord-est et l'autre en montagne. 

Par la chaleur qui règne au mois d'aout et septembre, le parc de Christoffel ne recommende pas seulement de faire la rand au plus haut point de l'ile le matin, ils ferment carrément les sentiers à 10h00. Armés de nos 10 litres d'eau, nous nous alignons donc pour un début de rando aux aurores avec nos amis de ZOMA à bord de nos bolides de location. Le levée de soleil qui nous accompagnait dans les premières minutes fut spectaculaire. Le point culminant est seulement à 378 mètres mais la vue au sommet est imprenable. L'heure et demi de montée est parfois abrupte mais se fait assez rapidement. Le retour d'autant plus. Nous croisons quand même plusieurs groupes le long du sentier. On garde nos 2 mètres de distance !!

Nos autos de location pour toute la période où nous y sommes rester. Un must pour explorer et faire les courses. 
Éblouissant. Une végétation à prédominance de cactus. 
Au sommet avec nos amis de Zoma. 

Shete Boka est un sentier sauvage longeant la cote nord-est. Une série de grottes, de Boka (criques), des formations géologiques volcaniques, une flore atypique dans un climat aride. Le parc est de toute beauté, un autre must à voir ! Malgré des conditions calmes, la mer et la houle rencontrent le roc en éclat. On ose pas imaginer lorsque la mer se déchaine. 



La plongée sous-marine est vraiment une activité incontournable dans les ABC. On retrouve des clubs partout. Évidemment, en ces temps de COVID, l'activité est au ralenti et plusieurs club sont fermés. Tant qu'à faire plusieurs plongées avec les enfants, on décide de les inscrire pour leur cours d'OPEN WATER (OW), certifié PADI. On trouve un excellent deal à Scuba lodge scuba diving, au centre-ville. En plus, ceux-ci se déplacent à l'aide de leur gros bus scolaire rouge et blanc. L'avantage du cours, c'est qu'il inclut 4-5 plongées, donc tant qu'à payer pour des plongées, aussi bien avoir le cours et la certification pour presque le même prix. Les enfants avaient déjà plusieurs baptêmes en Tunisie ou en Egypte. Théo avait eu son junior OW en Egypte (Hughada, mer rouge). Emma devait le faire aussi mais avait attrapé une grippe deux jours avant. Naomi n'avait toujours pas son 10 ans règlementaire à l'époque. Certifier les enfants est un investissement. Leur Junior OW se transfère automatiquement en OW valide à vie lorsqu'ils passent à l'age adulte. Toute la famille est maintenant certifiée. Nous avons désormais la possibilité de plonger ensemble, sans forcément passer par un club. 

On décide de s'équiper pour augmenter notre autonomie. Considérant les prix exorbitants non prévus à notre budget, on se dirige vers l'usager. On finit par trouve. On assemble 3 kits complets en prévision de notre séjour sur Bonaire. Un autre paradis de la plongée à venir.

Les filles avec Mélaine (Zoma) à gauche qui a fait son OW et Vivian, la divemaster de Scuba lodge. 

Pendant tout de ce temps, nous sommes toujours restés au même mouillage dans Spanish Waters, bien protégé mais avec un fonds à 10 mètres, caractérisé par une argile molle, donc tenue faible. Surtout lorsqu'un front arrive soudainement d'une autre direction. Nous avons d'ailleurs chassé (ancre qui glisse) à 2-3 reprises, nos copains aussi. Une de ces fois aurait pu être fatale pour l'Alchimiste. Heureusement que nous étions à bord. La ligne du dinghy s'est pris dans un hélice alors que nous commencions à manoeuvrer pour reprendre le dessus. Nous chassions et l'ancre refusait de mordre. On se dirigeait droit sur les rochers. On a même du lancer un panpan car on se déplaçait rapidement avec les rafales. Heureusement qu'on bon samaritain qui passait par la nous a porté assistance, le temps de défaire la ligne pris dans l'hélice pour ensuite reprendre controle de la situation. Ouf!

Notre alarme d'ancre. Le tracé de l'Alchimiste avant la reprise de controle. 

En poursuivant notre exploration de l'ile, nous entendons parler d'un site à voir. On peut seulement accéder à la Blue Cave par un sentier pédestre qui longe la cote. En arrivant sur le site, il faut sauter d'une falaise. Se glisser sous le roc en apnée et découvrir un havre de paix qui se décline sur toute une pallette de bleus. Un autre must. 

La Blue Cave. 

L'Halloween a pris des allures bien différentes cette année. N'ayant réellement de costumes à bord, Annik, Mélaine et les enfants ont pris d'assaut une friperie ! De belles surprises pour des résultats étonnants ! On s'était donné rendez-vous au Manoir Hanté. Le temps de revivre quelques épisodes de Walking Dead. Une série qui a ponctuée notre année 2020 à bord !!!

Photo de groupe !
Emma et Uma, attitude yo !
Papa et maman heureux et épouvantablement souriant
Fear the Walking dead. 
Un toutou oublié par une petite fille
Les couloirs du Manoir
Les habitants du manoir s'étaient échappés. Nous les avons retrouvé en ville. 
Au fil du temps, nous perdions de plus en plus espoir que notre prochaine destination allège un peu ses conditions d'entrée. Nous espérions que Bonaire revienne au protocole initial qui permettait les arrivées de Curaçao sans tests ni quatorzaine. Bon, au moins, nous apprenons qu'il est possible d'y arriver à partir de décembre, muni d'un test. Pendant 2 mois, toute arrivée était carrément impossible à cause de l'explosion des cas sur Curaçao. Un test PCR par personne est la seule contrainte qui nous en séparerait. On décide de faire le saut. Ce sera notre 3e test. Petite soirée d'aurevoir avec les amis et hop, on se dirige vers Bonaire avec un arrêt à Klein Curacao. 

DJ Sharky (Lyam de Temanua) avec DJ Dolphin (en rodage)

Klein Curacao est à seulement quelques milles nautiques de Curaçao. Il faut un permis pour s'y arrêté. Nous avions fait notre clearance out et les autorités acceptaient que nous y fassions un arrêt de 48 hrs. Heureusement que notre forfait internet local (chippie) fonctionnait car nous devions attendre les résultats de nos tests pour les retransmettre aux autorités de Bonaire. 

Une petite perle à ne pas manquer cette ile de 1,7 km2. Les 50 nuances de bleu ont ponctuée notre vue jusqu'à la fin, jusque dans nos verres remplis d'un drink à base de .... Blue Curacao. 

Ça fait du bien de changer de mouillage après 10 semaines au même spot. Un endroit splendide. 
Le nouveau drink à bord, le Blue Lagoon, à base de Blue Curaçao.
Emma en plongée à Klein Curaçao
L'ancien phare
Une épave qui s'éteint et disparait avec le temps. 
Un corail "cerveau" au sec, croisé sur le sentier
Une autre épave échouée sur la plage, plus récente. 

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