Nous savions que les Exumas se classeraient surement au sommet du palmarès de nos endroit visités. Tellement de témoignages, de photos, de vidéos et de récits nous avaient aiguillé vers ce petit paradis au large de la Floride. Eh bien, nous n'avons pas été déçu. Les Exumas représentent véritablement la quintessence des Bahamas; des couleurs vivides, une mer translucide, des plages vides, un lieu de jouvence qui a de quoi nous enlever quelques rides.  Un archipel ou chaque ile a son histoire, ses secrets, ses mythes. 

Pour y arriver à partir du nord de Long Island, nous longeons le banc de sable accessible via les Rugged Island plus au sud. En regardant les cartes et les profondeurs, on s'était dit que ce n'était mieux de ne pas trop s'y aventurer, le fond n'étant jamais à plus de 2 mètres de profond sur toute la zone. 

On arrive donc à Georgetown par le sud, contrairement à la plupart des plaisanciers qui l'atteignent par le nord. Nous comprendrons assez vite que cette destination constitue le point de non-retour pour plusieurs plaisanciers, un espèce de mur invisible, une limite vers les Antilles du sud et le monde. Une frontière entre les oiseaux migrateurs en sabbatique et les voyageurs au long cours. Plusieurs de ces marins de passage, s'échouent ici, autour de Georgetown. Et avec raison. Il s'agit d'un environnement complètement protégé de la mer tout en offrant tellement de motifs d'y rester pris: collectivité de navigateurs, approvisionnement relativement varié, aéroport local, chasse abondante et beautés divines avoisinantes. Il y a beaucoup à explorer dans le coin. 

Un arrêt s'impose à Exuma Market pour un ravitaillement des cales. Pour dire vrai, nos attentes étaient plus élevées que ce nous découvrons dans la réalité. Nous en avions tellement entendu parler, on s'était fait une image de GROS supermarché. Or, ce n'est pas tout à fait le cas. On y trouve de même beaucoup plus que les dernières iles que nous avons visité. Il y a quand même une diversité de produits frais mais sortez votre portefeuille svp ! Le petit tunnel pour y accéder est charmant et le "parking" à dinghy aussi. Une succursale de la Banque Scotia, avec guichet automatique, trône devant le marché. 

Note aux navigateurs: il y a un container à poubelle entre le Shell et le boulanger. Très différent de Long Island ou il était très difficile de trouver un contenant pour déposer nos poubelles. Aussi, ne pas compter sur la marina du coin pour faire le plein. Le fuel est réputé de mauvaise qualité si déjà, vous arrivez à vous accoster. Les quais ayant été à moitié détruits il y a quelques années. Il est mieux de planifier faire le plein à la plus récente Emerald Bay Marina plus au nord. 

Somme toute, un arrêt rapide car nous sommes un peu exposés aux petites vagues courtes et au va et vient des dinghies. On retourne de l'autre coté du plan d'eau pour aller se mouiller près du mythique Chat'n Chill ou de nombreux navigateurs se retrouvent pour célébrer, jaser et relaxer. On peut également y gouter la fameuse salade de conch locale accompagnée d'une bonne bière Kalik ! À proximité, on peut même aller caresser des raies qui viennent littéralement sur la plage pour bouffer les restes de conch jetés à l'eau par le cook. On peut même y apercevoir quelques dauphins venus nous saluer au mouillage. 

Avec les amis de Cashgar

La princesse Naomi est contente.

Un joyeux anniversaire pour Naomi

Les trois petits lacs intérieurs à coté de Chat'n Chill ne sont pas très invitants. L'eau est stagnante et sachant que plusieurs des liveaboards qui y restent n'ont pas bougé depuis des mois, on s'y aventure pas. 

À proximité se trouve également un mouillage paisible, Monument beach. Un autre incontournable à partir duque on peut aller faire une petite rando en fin de journée, au coucher de soleil. Comme récompense, une vue à 360 degrés sur la mer d'un coté et sur le mouillage, GT et le noms de plusieurs voilier sur sculptés à partir de rochers transformés en lettres. 

C'est là également là qu'on croisera pour la première fois Sébastien et Marie-Claude du Catamaran One Life. Des habitués de la place depuis de nombreuses années. Ils y viennent depuis 8 ans pour accueillir des invités et leur faire découvrir les secrets du coin, surtout sous l'eau. Les deux sont des freediver de haut calibre et Sébastien est passé maitre pêcheur et chasseur. Généreux de nature, ils nous indiquent les meilleurs spots pour chasser la langouste et le mérou. Ils nous indiquent également qu'un peu plus au sud, il y a un endroit protégé à 360 degrés rapprochés pour éviter la série de grands vents qui s'en viennent vers nous. Redshanks se révèlent une super protection pour des vents forts qui tourneront dans toutes les directions pendant 3 jours. 

Ils nous parlent également d'un endroit qui deviendra notre GROS coup de coeur : Man-O-War Cay, à l'extrémité est de Moriah Cay National Park. Seul au monde, on y découvre une baie ou les contrastes nous soufflent. On ressent une tranquillité qui nous égare dans le temps. Mais l'attraction principale de la Cay sont ses dunes immaculées qui se révèlent et émergent des eaux turquoises lorsque la marée s'abaisse. Vraiment particulier. Les enfants s'en ont donné à coeur joie sur les petits ilots qui apparaissaient et disparaissaient à vue d'oeil. Les images ci-bas parlent d'elles-mêmes. Un régal pour les yeux. 

On peut facilement s'ancrer dans la baie à l'est des dunes puis prendre le dinghy pour s'y rendre à travers de petites rivières formées par la marée. 

 De retour sur L'Alchimiste, on réalise à quel point on est bien. Des moments dont nous nous souviendrons toute notre vie. Nous avons le temps, de petits cocktails, pas de stress et une famille en santé, que demander de plus.  

Le parc de Moriah Cay est vraiment chill, même si nous ne sommes qu'à 2-3 heures de GT, on est seuls au monde. Des aménagements, des sentiers, des mouillages tranquilles peu profond très sablonneux. C'est d'ailleurs ici qu'on commence à se familiariser avec le fait d'avoir seulement quelques centimètres sous les deux coques. Au pire des cas, on se pose sur nos deux pattes, le fond est mou. 

Mais avant de quitter cette petite mer intérieure, on se gate avec une session de Hobie Cat. On se rend donc au Exuma Sailing Club qui loue ces petits catamarans sportifs à la journée ! Wow, quel décor et quelle vitesse. Les enfants ont tous barré un après l'autre. On avait un 15 noeuds constant une eau absolument plate et émeraude. On recommande vivement cette expérience de mise en pratique des théories qu'on tente d'inculquer à nos plus jeunes. Sauf que là, le résultat d'une manoeuvre est immédiate, contrairement à un 40 pi. C'est très réactif, nerveux et rapide.  

Petite déception jusqu'à maintenant. Les fonds marins sont beaux mais on ne retrouve tout de même pas tant diversité de coraux. On y retrouve bien sur des éponges et les coraux les plus communs mais le fond est plutôt sablonneux et peu profond. Nous avons tout de même fait une plongée sous-marine au large de Stocking island en remplissant nos bouteilles pour pas cher au clud Dive Exuma. 

On quitte donc GT pour aller rejoindre les autres iles mais sur le chemin, nous arrêtons sur Hooper's Bay ou normalement on devrait pouvoir trouver plusieurs tortues, en vain. L'autre raison est qu'on peut y trouver un épicier avec de bons stocks de viandes surgelées à bon marché ainsi que des charcuteries et des bons fromages. Un secret bien gardé. 

On arrête faire le plein dans la petite marina moderne de Emerald Bay pour ensuite se diriger vers Rat Cay qui offre une bonne protection. Le lendemain, on s'arrête tout doucement sur Children's Cay, juste à coté. Tellement plaisant de faire des sauts de puces comme ça et changer de paysage à 2-3 heures d'intervalle. On l'a toujours dit, avoir un voilier et naviguer, c'est comme avoir un chalet et changer de lac et de paysages quotidiennement. 

Nous visons Lee Stocking Island. Un autre petit coup de coeur à ne pas manquer. Il s'agit d'une ile qui hébergeait l'Institut Perry pour la Science Marine il y a de nombreuses années. Suite au tarissement de son financement, le centre a fermé. Il semble presque avoir été abandonné à la hate. La nature reprend désormais ses droits sur le site qui semble plus relever d'un village fantôme que d'un centre scientifique. L'endroit avait quand même été aménagé avec gout à l'époque, bougainvilliers et palmiers à noix de coco ayant été plantés partout, en rangée dans ce petit bled isolé. 

On en profite donc pour faire le plein de noix de coco pour conserver des réserves à bord, les enfants étant devenus des pros sur la technique pour avoir accès à la chair blanche délicieuse et son lait, pour les décortiquer. On apprend à reconnaitre celles qui sont mûrs de celles qui nécessitent un peu plus de temps. 

C'est aussi le point de rendez-vous que nous avions fixé avec deux équipages québécois: La Crucero et Belausa. Des belles rencontres successives. Ces derniers poursuivent leur route vers le sud. Yves et Valérie de Belausa sont en sabbatique d'un an avec leurs deux mousses Noam et Castalie. Nous les reverrons plus tard lorsqu'ils remonteront. Ils souhaitent se rendre jusqu'à Long Island.  Ils comptent quitter dans 2-3 jours, le temps qu'un front qui nous envoyait du 35 noeuds passe. L'endroit offre une bonne protection de l'est soit dit en passant.  

Prochain arrêt obligatoire, un coup de coeur également. Rudder Cut Cay, la ou le piano et la sirène de David Copperfield gisent au fond de la mer. Une expérience surnaturelle de se retrouver sur place, à seulement 4-5 mètres de la surface pour mimer un grand concert ! Les enfants ont adoré !

Nous nous sommes également aventuré de l'autre coté de la passe pour aller visiter un ancien manoir que certains disent avoir été construit par un nazi un peu après la 2e guerre mondiale. Finalement, ça ne vaut pas trop le coup. 

La visibilité de l'eau est encore tellement limpide partout ou nous allons. En levant l'ancre pour se diriger vers Musha Cay, une il appartenant à Cooperfield, nous n'avons aucune idée de ce qui s'apprête à nous arriver. Probablement un peu de magie de ce magicien célèbre qui va s'opérer à notre grande surprise. 

Après avoir longer les majestueux cottages des invités de Copperfield, sur son ile privée, on spot un banc de sable un peu passé Cave Cay, juste au sud de Little Galiott Cay. On s'apprête à jeter l'ancre dans 3-4 mètres d'eau et là, juste là, on aperçoit deux dauphins commencer à tourner autour du bateau. Tout le monde s'affole à bord car ceux-ci ne semblent pas vouloir partir. Il semble plutot nous inviter à venir jouer avec eux. Ce qui a suivi est véritablement l'expérience d'une vie. Durant au moins 30 minutes, un des deux dauphins, curieux et joueur s'active et tourne autour de nous, sourire au museau. On a vraiment l'impression d'être dans un rêve, en apesanteur dans cette eau peu profonde, en sursis dans le temps, à profiter de ce moment magique. 

Une fois ces émotions derrière, nous sommes allés prendre une marche sur une bande de sable éphémère, tout près. 

On avait entendu parler d'un autre arrêt incontournable sur la route: Little farmer Cay. Un petite ile peuplée d'une communauté fort sympathique et ou on peut nager avec les tortues. À défaut d'en avoir vu, nous sommes allés à la chasse et avons ramené notre premier crabe. Pas trop populaire venu le temps du souper, surtout que nous découvrons qu'il s'agissait d'une femelle rempli d'oeufs. Zut. 

En face, il y a aussi une grotte qui mérite d'être visitée. Le tracé est assez clair, à partir de la berge, à gauche. On peut y apercevoir stalactites, stalagmites et chauve-souris; un peu spooky. Il y en même qui amène leur maillot et tuba pour aller sous-terre par des galeries formés dans le roc. Finalement, on se prend une fameuse crème glacée à la superette du coin. 

Nous sommes rendus le 27 février, il fait encore chaud. C'est le moment de la saison idéale. Les cruisers arrivent, de plus en plus nombreux, même en cette période de COVID avec les restrictions en place. On  le constate réellement lorsque nous arrivons à Blackpoint. Un lieu de convergence des voileux pour la bonne protection, l'eau cristaline et les bons restos qu'on y trouve, comme Lorraine's Café. On y a gouté, ça fait du bien. Pendant l'attente du repas, Théo est allé pêcher avec des petits gars de la place sur le quai. 

Il y a même un laundromat à proximité. Inutile pour nous car notre laveuse frontale murale continue à très bien nous servir depuis que nous avons changé le support rotatif. Tout près, on peut également trouver 2-3 blowhole impressionants qui peuvent vous décoiffer. 

Les iguanes de Bitter Guana Cay nous invitent à rester parmi eux pour la nuit. Un court arrêt avant d'arriver à une ile avec les attractions les plus renommées des Exumas. Les première fois que nous  voyons autant de ces reptiles à la même place. Vraiment spécial de les observer malgré leur accoutumance aux humains. Il y a clairement du non-verbal qui exprime leur hiérarchie sociale

On y arrive, LA place rendue célèbre pour les quelques films de James Bond qui ont été tournés ici. Nos attentes sur Staniel Cay sont élevées. Tout compte fait, ça vaut vraiment la peine d'y réserver quelques jours à l'agenda pour être sur de voir et passer en revue les incontournables. Que ce soit sur terre ou sous l'eau, on a de quoi explorer. 

On commence par aller faire des courses sur terre. On avait su qu'il fallait être quand même chanceux pour trouver des étals pleins car la livraison qui se fait par bateau de la poste passe 1 ou 2 fois par semaine. On ne sait jamais exactement quel jour il passera, même les locaux. Chanceux si vous tombez sur le bon jour, vous aurez un peu de semblant de fraicheur.  Tant qu'à aller à terre, on se loue un kart de golf XL à 6 passagers pour faire le tour de l'ile en quelques minutes. Elle renferme quand même quelques petits joyaux à découvrir. 

D'abord, on prend le chemin qui mène derrière l'aéroport et on suit les pancartes qui indiquent Ho Tai Cay. Ça mène à la petite embouchure au sud-est de l'ile. Ça ouvre sur une plage le long de la rive, en donnant l'impression qu'il s'agit d'une rivière. L'eau est si clair et le paysage si époustouflant. 

On continue notre tournée de l'ile en contemplant les paysages en stoppant aux 2 minutes. On y voit et entend les classiques des tropiques: palmiers, paillotes, musique dancehall aux accents de reggae. Les bleus sont toujours aussi épatants. 

Lorsque la petite fringale commence s'installer, on revient vers la marina et on décide de se commander des burgers. Le resto du Yatch Club est franchement sympathique et rafraichissant. L'ambiance s'insère dans le cliché du bar des Caraïbes, avec un accoudoir qui contourne le barmaid: de nombreux drapeaux internationaux qui pendent au-dessus de nos têtes, des murs ajourés pour laisser l'air passer, des billets de monnaie avec messages inscrits à la main placardés sur les murs, différents artéfacts maritimes tel que des dents de requin et photos d'époque des équipes de tournages de James Bond avec Roger Moore. Tout ce décorum nous enveloppe d'une chaleur réconfortante. 

Je l'ai déjà dit ? Les burgers étaient VRAIMENT bons. Les tomates, la laitue et les poitrines de poulets entières servant de boulettes semblent frais du jour ! Tout ça pour 10 $. On aurait magasiné dans les supérette du coin et notre cout aurait ét supérieur à ça. Rondelles d'onion inclus !

Au sortir du resto, on remarque que les locaux sont de retour de la chasse. Les lobsters et les poissons capturés sont abondants. C'est désormais l'heure du lunch désormais pour les nurse sharks (requins nourrice en français). Ceux-ci se rapprochent comme si la cloche avait sonné. Les enfants en profite pour se rapprocher et aller à leur rencontre pour les flatter. Oui, oui, les flatter. Ils sont inoffensifs. Ce sont des charognards à moitié aveugles. Ils utilisent la succion plutôt que leurs dents pour accrocher leur proie ou du moins, ce qu'il en reste. 

On continue le petit parcours sur des pistes de terre battue. Les enfants s'essaie à la conduite du kart. On lache notre fou ! On explore chaque petit recoin. 

En revenant sur l'Alchimiste, on se prépare pour notre prochaine sortie, à l'eau cette fois. On s'aligne pour aller explorer la Thunderball grotto à la marée basse. On arrivera 45 minutes avant le slacktide, le point le plus bas pour éviter d'avoir du courant, surtout qu'il faut entrer par une grotte qui est complètement submergée à marée haute. Cette grotte est célèbre. C'est un des deux endroits les plus visités des Exumas. Pourquoi ? Il s'agit d'une impressionnante galerie intérieure, remplie partiellement d'eau de mer, elle refuge des centaines de sergeants major et d'autres espèces multicolores de poissons et de crustacés. 

Célèbre aussi car c'est ici que s'est filmé plusieurs scènes de quelques franchises de James Bond. En plus des centaines de poissons et du toit cathédrale naturel culminant dans une ouverture au ciel, plusieurs tunnels et corridors sous-marins sortent de tout coté. Nager et naviguer sous ces eaux clairs donnent une forte impression mystique. 

Durant notre saucette, la marée a continué de descendre. Tellement qu'arrivés au bateau, nous réalisons que nous sommes désormais posés sur nos deux coques, pour vrai ! Pas grave, l'Alchimiste est conçu pour ça mais on se questionne tout de même à savoir combien de temps il faudra prévoir pour recommencer à bouger. On s'amuse tout de même à prendre quelques clichés. Assez cocasse. 

La prochaine attraction à nous interpeller est la plage aux cochons, pig beach ! Ces fameux cochons qui nagent dans les eaux turquoises dont tout le monde a au moins a déjà vu une image. De plus, la protection qu'offre la baie Big Majors est remarquable. Et surtout, à cet endroit, on ne subit pas les désagréments des changements de marées pouvant créer des courants assez forts, surtout dans les cuts comme celle ou justement nous étions, à coté de Thunderball. Il faut juste prévoir quelques minutes de dinghy et quelques embruns pour se rendre à Staniel Cay. Le spot est également convoité par les gros yatch deluxe faisant plusieurs centaines de pieds. Il y a de la place pour tout le monde, la baie est sablonneuse et peu profonde. On peut se rendre du coté mer facilement en dinghy pour une plongée ou une partie de chasse. 

On jette la pioche pour quelques jours car on annonce des vents fort soutenus +30 noeuds. Occasion parfaite pour aller à la rencontre de nos nouveaux amis, les cochons nageurs ! Pour la petite histoire, ces cochons ne sont pas vraiment sauvages car ils sont nourris quotidiennement par une des familles de l'ile qui avaient commencé à en laisser quelques-uns sur la plage. Depuis, ils sont devenus une véritable attraction internationale. Les stars du coin. Ils sont aussi nourris par leurs invités qui arrivent par dizaine des méga-yatch et autres navigateurs venus spécialement les voir. Parfois, ils mangent mieux que les locaux. On était choqué de voir des guests de megayatch arriver avec des artichauts blancs, des cantaloup, de la salade césar. Tous des articles impossibles à trouver localement. On était presque jaloux !!

Dès que nous arrivions vers la plage, les bêtes nous voyaient, se jetaient à l'eau pour venir vers nous dans l'espoir qu'on leur jette une pomme. Elles ne se gênaient pas pour tenter de monter à bord du dinghy non plus !

Pendant les plusieurs jours que nous sommes restés sur Big Majors, les enfants finissaient l'école rapidement le matin pour pouvoir aller passer l'après midi avec leurs nouveaux copains, les nourrir au biberon, en prendre soin, les voir courir derrière les touristes en bikini, ces femmes qui craignaient de se faire mordre les fesses. Ah oui, ne jamais tourner le dos aux cochons, ceux-ci pensent que tu leur caches quelque chose. Résultat: petite morsure aux fesses. Il faut rester face à eux et leur montrer que nos mains sont vides. 

Étonnant de voir qu'ils sont relativement propres, même dans le sable. Ils vont dans l'eau pour faire leurs besoins, sous nos yeux ébahis. On voit régulièrement des substances flotter dans l'eau turquoise cristalline. Il faut se checker. 

À l'extrémité gauche de la rive, il y a une petite plage sympathique avec rond de feu pour les plaisanciers du coin qui s'y rejoignent en fin de journée pour voir le soleil se coucher et discuter des prochains plan de nav avec les voisins du mouillage autour d'un beau feu de camp, bière locale à la main. On y voit les traces de plusieurs équipages qui y sont passés. C'est aussi à cet endroit qu'on rencontre Christian et Annie du voilier québécois Belle Excuse. que nous recroiserons à quelques reprises plus haut dans les Exumas. 

Mais avant de repartir vers le nord, nous sortons avec nos nouveaux complices québécois en dinghy vers Sandy Cay, deux iles qui deviennent qu'une, le temps d'une marée durant laquelle une lisière de sable éphèmère entre les deux apparait. De toute beauté ! On en profite pour se faire un bon petit pik nik avant de revenir, complètement trempés en se battant contre le vent qui transforment les embruns en douche salée !

On reprend la route doucement pour s'arrêter une nuit à Little Pipe Cay, une ile de 38 acres avec un total de 11 chambres réparties sur 5 batiments chic-rustique. Vous l'aurez pour la modique somme de 85 millions USD. À marée basse, de grands bancs de sable apparaissent un peu partout, créant de bons courant dans les cut. Assez pour nous faire partir le lendemain., mais quelle beauté aussi. 

Prochaine étape, d'autres coups de coeur assurés: Compass Cay et son Rachel's bubble bath. Une autre ile incontournable pour quelques attraits. Le plus connu consiste à nager avec les requins près des quais de la marina. Un peu déçus d'avoir eu à payer 10 $/personne pour nager avec les prédateurs, un peu déçus également d'avoir à payer ce montant même pour descendre à terre ! Au diable les dépenses, il s'agit ici d'une expérience d'une vie pour les enfants qui sont les 3 willings d'y aller !

Allez hop, on ouvre les yeux et s'apprivoise. Il faut croire que de leur coté, les requins sont habitués de cotoyer les humains. Leur peau est rugueuse. Ils attendent les petits morceaux de chair de viande que le staff de la marina laisse tomber pour les attirer. Ils rodent dans 2 mètres d'eau tandis que les sergent major espèrent récupérer ce que les requins n'auront pas avalé.

À quelques minutes de navigation, à l'extrémité nord-ouest de l'ile se trouve un lieu singulier donnant place à un phénomène vraiment le fun. Une piscine à vague naturelle, créé par la houle et qui pénètre dans un bassin via un ouverture dans le roc. Pas pour rien qu'on surnomme la place Rachel's Bubble bath. Je ne sais pas qui est Rachel mais l'eau chaude et les bulles sont bien réels. Vraiment trippant comme place. On y est restés quelques heures avec les enfants. On conseille d'y aller à marée haute pour que l'eau puisse réellement passer par-dessus le roc. Il faut s'y rendre à pied en suivant le cours d'eau qui se déverse sur la plage du mouillage. 

Revenus au bateau, nous avions lu que les petites iles rocheuses de l'autre coté de la cut s'appelaient les Rocky Dundas, des grottes accessibles par les cotés. Sincèrement, nous y sommes allés en dinghy et avons été déçus. Déjà, avec la houle, pratiquement impossible d'atterrir sur les pointes de rocs pour accéder à l'intérieur. À notre avis, ça ne vaut pas le détour. 

Petit pépin depuis Staniel Cay: notre profondimètre ne fonctionne plus... Vraiment, un mauvais timing et mauvais endroit pour que ça nous arrive. Surtout avec les marées et les fonds variables. On garde les yeux sur la couleur de l'eau, le visuel et les cartes. Il faut le faire de toute façon pour éviter les patates de corail. On essaiera quelques fois d'aller en mer pour tenter de le tester, de le réinitialiser et de le récupérer, en vain. À ajouter à la liste de réparation. Le jour même, on entend un bruit sur le pont. C'est notre antenne VHF qui vient de tomber. Bon, génial. Ça explique pourquoi la réception n'était pas si bonne depuis quelques temps. 

On se dirige vers l'Aquarium, un endroit dont tout le monde parle. C'est situé sur O'Brien's Cay. On se prend un mooring car nous sommes désormais dans le Parc National des Exumas, à quelques mètres d'une épave d'avion qui vaut la peine de voir en apnée. Après une petite ride de 2-3 minutes, on arrive à l'Aquarium.

Le fameux Aquarium est bien mais la superficie est plus petite que nous l'avions imaginé. La faune sous-marine et les coraux y sont définitivement intéressants mais il y a quand même beaucoup de touristes qui auront passé en éclair durant l'heure que nous y sommes restés. En fait, c'est notre passage à Bonaire qui relativise à la baisse notre appréciation des lieux. Dans le paradis de la plongée des ABC, ce genre de décor s'étend sur des kilomètres. La faune et la flore marine y sont encore plus diversifiés. 

On s'enfonce un peu plus au coeur du Exuma national Land and Sea park. Direction Warderick Wells.❤️ Méga coup-de-coeur. On a l'impression d'être dans un rêve. Les couleurs et les méandres du couloir que l'on doit suivre pour se rendre au mooring que nous avons réservé sont sublimes. Le nombre de mooring est limité. Les paysages du moment sont en constante évolution, au gré des marée. Les bateaux changent d'orientation en fonction du courant crée par la marée. Des iles apparaissent autour de nous et les plaisanciers s'y installent pour prendre l'apéro. Nos amis de Belle Excuse nous y rejoignent. Pour rejoindre cette nature déconnectée du monde, les autorités ont pris soin de nous déconnecter de nos appareils aussi. Aucun réseau 4G ne rentre sur l'ile, à moins d'élever son routeur wifi au sommet du mat, et encore. 

En matière de trucs à voir dans le coin, on compte le snorkelling au Ranger's Garden. Nous sommes dans un parc protégé et c'est comme si la faune le savait. Nous voyons de gros mérous et des gros lobsters qui semblent très bien savoir qu'ils sont en sécurité. Ils n'ont pas peur, on peut presque les flatter. La chasse n'est pas permise dans le coin. Ils en profitent pour sortir et nous titiller. 

Aussi, il y a le gros squelette de baleine à voir, les balades autour de l'ile et le mythique coucher de soleil sur Boo Boo Hill. Un nom qui résonne à mes oreilles, étant le surnom que j'avais donné à mon premier journal de bord comme jeune adolescent, à l'époque. Une signification ? 

Bref, cette petite randonnée nous amène au sommet qui domine le champs de mooring pour une scène grandiose. De ce point de vue, la tradition veut que chaque équipage y laisse un bout de "driftwood" en inscrivant le nom du bateau. Nous y avons retrouvé ceux du voilier Caractère, de nos amis de Zaya et des centaines d'autres. On a pas manqué d'y laissé le notre à l'aide de peinture à l'huile pour que le temps n'efface pas notre marque trop rapidement. Il faut prévoir quelques minutes pour s'y rendre et revenir. 

On y reste tout de même quelques jours pour profiter au maximum de cet endroit féérique. On se dirige ensuite vers Hawksbill Cay, plus précisément à un endroit moins connu des masses. La plage a Vicky ! Parfaite occasion pour sortir les bières de l'apéro avec les copains de Belle Excuse sur un banc de sable qui vient d'émerger. 

Nous sommes déjà le 18 mars, le temps file mais la saison bat encore son plein. La température et la météo sont à leur meilleur ! La prochaine ile que nous visons est fabuleuse. Il s'agit en fait d'une ile principalement constituée de mangrove et de rivières salées qui s'écoulent dans les deux sens d'est en ouest ou d'ouest en est en fonction de la marée qui s'y enfonce. Shroud Cay❤️ se classe définitivement dans nos coups de coeur. 

Il faut absolument s'aventurer dans la rivière salée pour déboucher de l'autre coté. Elle s'ouvre sur une plage farineuse d'un blanc aveuglant. On peut s'y baigner et se laisser dériver vers la mer. Une fois monté la petite colline, on obtient une vue surréaliste. Au ciel, les "whitetail tropicbird" virevoltent au-dessus de nos têtes. Le reflet de l'eau turquoise leur donne presque des teintes bleues. Ils sont magnifiques. 

Norman's Cay, juste au nord est également un arrêt obligatoire, surtout pour aller en snorkeling au-dessus de l'épave de l'avion de Pablo Escobar, leader de l'infame cartel de Medellin. L'ile fut pendant quelques années le point de jonction du transit de cocaine entre la Colombie et les USA via de petits avions qui transportaient de grande quantité de drogue la nuit. Lehder, un des membres les plus important pour Escobar sur cette plaque tournante, était réputé avoir gagné entre 250 et 300 M USD annuellement lorsque les opérations étaient à leur sommet. Aujourd'hui, il ne reste que la carcasse d'une des avions utilisées dans ces opérations et la nature reprend ses droits sur ses débris. 

Nous ne restons pas longtemps car le mouillage près de l'épave engendre beaucoup de courant. Près de la berge à l'ouest aurait peut-être été mieux mais nous décidons d'aller passer la nuit au mouillage à l'ouest de l'ile avant de finir par Allan's Cay le lendemain, notre dernier arrêt des Exumas. L'internet est revenu. Nous voulons voir cette ile également réputée pour sa grande quantité d'iguane. 

Une fois arrivés sur place, nous constatons qu'il n'y a pas beaucoup de place au mouillage entre les 3 petits iles et nous commençons à être tannés de se placer dans les cut ou le courant nous fait constamment balancer d'un coté ou de l'autre, mettant de la pression sur nos pattes d'oie.