La Costa del Sol, terre andalouse et Sierra Nevada

9.11.19

Comme Santiago, nous avons vendu tous nos moutons. Notre voyage est déjà initié mais comme lui, nous foulons la terre andalouse pour un périple qui nous amènera vers notre "légende personnelle". Nous sommes allés en Égypte pour voir les pyramides de Gizeh en décembre dernier. Pas besoin d'y retourner. Le trésor ne s'y trouve pas et nous connaissons déjà L'Alchimiste. Maintenant au Maroc, nous avons tout de même l'impression de fouler le même chemin que Santiago sans se faire dérober nos avoirs et sans devoir travailler dans une petite boutique pour regarnir la caisse de bord. Par contre, notre chemin se poursuivra vers l'ouest. 

Carthagène 8 octobre -11 octobre

Nous quittons Formentera, sur les Baléares, tôt en matinée. Nous décidons de nous diriger directement sur Carthagène pour profiter des vents qui nous y pousseront au portant. C’est dans la nuit de cette traversée que nous verrons les chiffres de 0 s’aligner en longitude sur notre traceur. Nous sommes officiellement à l'ouest ! La traversée sera d’une durée de 27 heures. Réalisée à voile dans le jour et à moteur durant la nuit, les vents ayant faiblis. La marina à Carthagène est moins couteuse que ce que nous avons vu sur la Med, soit 21 euros : électricité et eau incluses. Nous y passerons trois nuits.



En arrivant au port de Carthagène, nous réalisons à quel point ce port naturel constitue un emplacement stratégique dans l'Histoire. Nous y croisons raffineries, tankers, navire de guerre, grands voiliers et pêcheurs. Une coexistence qui a traversé les siècles.



Notre quai est en réalité sur le front de mer donnant directement sur le centre-ville. Ce qui fait en sorte qu’il y a beaucoup de curieux, de passants. Résultat : la réduction de notre espace d'intimité auquel nous nous étions habitué sur les mouillages pendant l'été. Ces distractions créent également un défi supplémentaire pour l’école à bord. Souvent, les gens nous interpellent, nous saluent, nous questionnent. En plus, l'endroit est moins sécurisé puisque tout le monde a accès à ce quai public. Moins agréable de tout ranger, verrouiller et d‘éloigner le bateau du quai pour éviter des visiteurs intrus. Et on ne parle pas forcément des rats ici. Le marinero (personne offrant de l’aide aux bateaux pour amarrer) nous avait bien indiqué de s'éloigner du quai pour éviter toute intrusion ou vol. Il nous disait même que parfois, les gens montent à bord en soirée, pour prendre des selfies!?



Outre ces points moins reluisants mentionnés ci-haut, le fait d’être à cet emplacement  comportait également des avantages.  L'accès au centre-ville à pied était rapide. Théo pouvait faire du skateboard facilement. En plus, nous étions en face d'un Burger King! Nous avons "savouré" un trio avec dessert pour 5 euros chacun. Les enfants étaient très heureux. Une première depuis des années !



Nous profitons de cette escale pour visiter un orthodontiste pour les trois enfants. Les trois avaient été suivis et traités par une orthondontiste à Tunis. Nous pensions devoir continuer. De plus, l’appareil de Naomi était cassé et celui de Théo ne fonctionnait plus… Le spécialiste agé et expérimenté qui nous reçoit dans les minutes qui suivent notre arrivée nous confie que selon lui, il n’était pas nécessaire de poursuivre avec ces types d’appareil qui offrent peu de résultats pour leur age. Son verdict : leurs dentitions sont adéquates. Il serait préférable de compléter le traitement au Canada une fois que toutes leurs dents de lait seraient tombées.

Alors, un questionnement surgi : Avons-nous traité les enfants pendant 1 an et demi pour rien en Tunisie? Nous comprenons qu’il y a différentes écoles de pensée en orthodontie. Du coup, un soulagement fait surface, nous n’aurons plus à courir les orthodontistes à tous les deux mois pour ajuster des appareils qui s'avèrent peu efficaces aux yeux de ce spécialiste espagnol. On achète sa théorie et les enfants n'en sont pas malheureux. Notre portefeuille non plus. 


Carthagène est une belle ville portuaire ayant plus de 2500 ans d’histoire. Elle dispose de plusieurs ruelles piétonnes. Nous en profitons pour marcher et découvrir les lieux et observer plusieurs points panoramiques dont un amphithéâtre romain.






Après une longue marche et la recherche d’un restaurant ouvert offrant des tapas ou paella à prix abordable, nous dénichons le spot. Dans une petite ruelle, il y a trois bars à tapas extérieurs dont un qui dispose de tables en forme de gros tonneaux de vin. Les enfants étaient avides d’en manger et tenter l’expérience.


Le concept est fort simple : vous commandez un breuvage et il est accompagné d’un tapas pour la modique somme de 1.90-2.70 euros!  Vous passez la commande au bar et vous récupérez vous-même la marchandise. Nul besoin de mentionner qu’il y a beaucoup de fritures sur certaines variétés. Le retour sur investissement est bon. Les ventres se remplissent à souhait. Si vous ne voulez pas manger, vous pouvez simplement avoir deux verres de bière pour 1.90 euros! Nous décidons de tester la qualité dans un premier bar. Premier pit stop. La facture s’élève à 16 euros pour 7 breuvages et 7 tapas. Très abordable!


Après avoir engouffré nos premières victuailles, on se déplace de quelques mètres dans un autre bar pour avoir des tapas avec service cette fois-ci. Un peu plus cher mais de meilleure qualité. On essaie alors d'autres pinchos et racion, dont un tortilla. François croyait que nous allions avoir des tortillas styles mexicains, style nachos?! Surprise !!! La tortilla ressemble à une grosse omelette de patates. Il s’agit d’une spécialité culinaire espagnole. Voici le nom des 3 bodeguas réputées et authentiques qui se trouvent dans cette même ruelle.

1) La Bodeguilla
2) La Uva Jumillana
3) Bodega La Fuente



Nous testons les tentacules de calmars frites, faute de ne pas avoir d’espadon, des aubergines frites et autres délices vite engouffrés. Bref, nous sommes comblés. De plus, contraitement à la bouffe, la facture n’est pas salée. Un petit 24 euros pour ce 2e arrêt. La pratique des tapas est très conviviale. Nous l’expérimenterons quelques fois plus tard.

On raconte que l'origine des tapas remonte au 19e siècle, en Andalousie. À l'époque, dans un cabaret espagnol, un proprio eut l'idée de couvrir son verre d'une tranche de chorizon ou de jambon afin d'éviter que des insectes n'y pénètrent. D'où le mot "tapa" qui vient du verbe espagnol tapar et qui signifie couvrir.  Depuis, la pratique s'est généralisée dans les restos et bars espagnols. On y offre désormais généralement des tapas avec chaque consommation. La fonction de couvercle s'est tranformé et peu à peu devint un élément du menu s'ils ne sont pas gratuits et fourni avec la boisson.  
Même s'ils sont aujourd'hui très diversifiés, quelques fois gratuits, quelques fois payants, ils se divisent en trois grandes familles,

- Les Tapas "classiques": Des amuse-gueule froids ou chauds qui se dégustent avec les doigts en une seule bouchée

- Les Pinchos: Des petits trucs épinglés sur du pain par des cure-dents. Ils sont dévorés en une ou deux bouchées.

- La Racion: Peut constitué un plat complet de petit format. Peut se manger avec une fourchette ou avec les doigts en plusieurs bouchées.

L’arrêt à Carthagène est aussi une formidable opportunité pour réaliser de multiples brassées de lavages, joie. Nous profitons de l’eau courante et évitons donc d’entendre le bruit du déssalinisateur qui finit par abasourdir nos tympans au fil du temps. Étant donné sa puissance (160L/heure) nous devons démarrer la génératrice ou connecter notre circuit principal directement au 220v du quai pour le faire fonctionner. Nous en profitons également pour démarrer notre chauffe-eau électrique pour sécuriser notre douche chaude quotidienne, pratique. D'ailleurs, il ne faut pas ommettre plus de 2-3 jours sans faire fonctionner le dessal afin d'éviter des attaques bactériennes aux filtres.

Nous profitons de ce premier séjour au quai depuis longtemps pour adoucir la peau de L'Alchimiste qui porte une quantité très importante de sel partout. Il a plu à peine trois fois en plus de deux mois.

11 octobre, Cabo de Gata 

Après 3 jours de marina, nous reprenons la mer vers Alméria. Sachant que la navigation nécessitera 13-14 heures, nous décidons de partir tôt. Il est 5h45 du matin quand nous largons les amarres. Les moteurs au neutre fonctionnent mais le moteur tribord s’éteint dès que nous mettons les gaz?! Que se passe t’il? La pendille (petit boutte attaché à l’amarre) n’est pas tombée complétement au fond et s’est déposée sur l’hélice sans que le capitaine en soit avisé! Eh oui, pour une seconde fois, celui-ci devra plonger dans une marina où l’eau n’est pas cristalline et au contraire, infecte ! Nous savons très bien que la plupart des bateaux rejettent leurs eaux brunes directement dans l’eau. Après 30 minutes, François aura plongé, coupé et rattaché la pendille. On dit toujours jamais deux sans trois… Nous ne souhaitons pas de refaire l’expérience, surtout pas le plongeur de service !

Le deuxième départ s’effectue alors vers 6h30, nous hissons la grande voile à compter de 7h45 et nous naviguerons qu’à voile. Très heureux, les vents sont favorables pour nous. Le spectacle de la journée : des dauphins! Enfin, nous avons la chance de valser avec les dauphins pendant plus de trente minutes! Nous sommes comblés, ils sont plus d’une douzaine, s’amusant entre les deux coques, tentant de nous livrer une course virevoltante. Une des plus belles journées de navigation malgré l’incident matinal. Le soleil et le vent sont de la partie.

L'autre Théo, de l'équipage de Saba qui tient fièrement cette belle prise attrapée entre Carthagène et Cabo de Gata. Il paraitrait que la bataille ne fut pas si ardue. 
Nous ancrons tardivement à Cabo de Gata, une petite plage protégée des vents d'est. Nous y retrouverons l'équipage de Saba qui était sur nos pas et qui nous avait gardé de belles découpes de l'Espadon de 160 cm pêché la veille !

Almérimar et Road Trip à Granada et la Sierra Nevada du 12 au 24 octobre 


Le 12 au matin, François met l'annexe à l'eau pour aller récupérer une première famille d'amis qui nous accompagne pour ce qui allait être une belle journée de voile. Retrouvailles entre les deux François, des amis de longue date. François L, a quitté Sherbrooke au Québec, il y a 15 ans pour atterir à Granada, en Andalousie. Il s'y est installé depuis et y a fondé sa famille. Il y a également fondé sa compagnie de parapente (Adventure Granada Parapente). Lui et Lynda ont 2 charmants enfants du même âge que les nôtresm Zofia et Elliott.





Tout le monde est aux anges, une belle journée de voile tranquille. Les enfants en profitent pour jouer à des jeux de société et découvrir les rudiments du jeu de carte le «  trou de cul». Eh non, nous ne les avions pas initiés au jeu national du Québec!

Cette courte navigation nous permettra de nous rendre près de l’entrée du port d’Almérimar. Petite baignade au menu dans une eau verdâtre plus froide qu’à l’habitude avec ses 21 degrés! Finit les 27-28 des iles. On y dégustera au BBQ l’espadon pêché par le bateau Saba.

Le lendemain matin, hop, on entre dans cette super marina aménagée avec tous les services. Vraiment, on la conseille à quiconque qui passe par là. Un shipchandler bien garni avec tous les services fournis par des pros anglais. Un supermarché Mercadona à proximité, plein de restos et pub avec tapas gratuits. Bon service des marineros.

Méteo pluvieuse et grise lors de nos 2 semaines à Almérimar. 
Tapas lors de notre arrivée à la marina d'Almérimar.


Dès le lendemain, nous organisons notre road trip dans la Sierra Nevada. François L et sa blonde Lynda nous hébergeront dans leur appartement niché au coeur du quartier historique d'Albaycin, à Granada.

Nous laissons le bateau à Almérimar pour visiter nos hôtes à Grenade. La marina est peu couteuse, soit 16 euros par jour incluant eau et électricité. Pour la première fois, nous louons un véhicule pour nous déplacer. Nous souhaitons visiter Granada et certains villages de l’Andalousie en montagne, dans la Sierra Nevada.

Photo emprunté à Perryn et Wendy, de Due South. 
Déjà, depuis la mer et sur google earth nous apercevions des plaques blanches non-identifiées couvrant le sol. Après quelques minutes de conduite, on y découvre toute une réalité agricole, voir industrielle complètement hallucinante. Il y a 35 ans, cette région de l'Espagne était semi-désertique et très aride. Rien n'y poussait car la pluviométrie ne s'élevait qu'à 200 mm par année. Plusieurs westerns de série B ont d'ailleurs été filmé ici à l'époque tellement le paysage était jaune, nu et désertique. Mais sur une volonté confirmée de développer le secteur serricole, les politiques ont permis un aménagement territorial digne d'une vie sur Mars. D'innombrables producteurs ont commencé à importer des milliers de tonnes de terreau en cubes sur la zone.  C'est désormais une région complète qui est tapissée par ces serres équipées de systèmes goutte à goutte hydroponiques, vidant des fleuves de fertilisants chimiques pour alimenter ce qui est devenu le fournisseur de la moitié des fruits et légumes vendus en Europe. Ici, le kilo de tomate est à 50 centimes. Pas normal. Sans parler de la main d'oeuvre clandestine à rabais qui arrive du sud et qui fait surement l'affaire des proprios.

Un atmosphère lugubre qui s'étale sur chaque côté de la route, le long de la cote jusqu'à l'entrée de la vallée vers Granada. C'est très laid. Nous restons incrédules sur la quantité de résidus de ces cultures et fertilisants qui se retrouvent dans la Meditéranée.


Notre séjour à Granada est formidable. François et sa famille nous accueillent dans leur petit appartement qui ressemble à un musée au cœur du quartier pittoresque d’Albaycin. Tout se fait à pied et nous devons garer la voiture à une dizaine de minutes à pied de chez lui. Certains modèles de voitures réussissent à pénétrer dans les ruelles! Un sport en soi.  


Nous avons droit à une visite extérieure de l’Alhambra. Impossible de visiter ses méandres intérieures à moins de réserver plusieurs mois à l’avance. François L. nous organise un tour guidé qui nous amène dans les collines. Nous parcourons certains villages gitans et observons plusieurs maisons perforées de grottes. Des maisons/terrains qui se sont légués de générations en générations. La particularité : vous payez les taxes de l’espace extérieur visible, soit votre façade pour bénéficier des services publics (eau électricité, cueillette d’ordures, etc). Semblerait que les grottes soient tempérées, mais sombres! Nous ne sommes pas entrés. En fin d’après-midi, nous avons rejoint leurs enfants à l’école du quartier.



Les tapas sont inclus et vous ne choisissez pas, mais ils sont bons! En début de soirée, en compagnie de l’ainée Zoffia, nous avons observé du mirador le couché de soleil en face de l’Alhambra où des centaines de personnes viennent s'offrir cette zénitude. Des gypsies y jouent des airs andalous et y a dansent au rythme des clappements de mains et aux sons des gémissements et doléances apparentes. De toute beauté, des moments magiques.

Photo devant l'Alhambra, d'un mirador d'Albaycin avec une nos hotes, Zofia. 
On sent dans le quartier cette joie de vivre, de s’amuser, de socialiser et de boire en plein air! Nous remarquons que les habitants sont jeunes, de diverses nationalités. Déambuler devient enivrant.  Se perdre au cœur des ruelles et leurs labyrinthes devient envoutant. Un court séjour agréable.

François qui nous quitte pour rejoindre le ciel (en parapente) après 2 nuits à avoir jouer à l'hote extraordinaire avec nous. 
Avant notre retour à la Marina, nous souhaitons faire un détour dans  les villages de Capileira, Bubion, Pampaneira. Ces derniers sont juchés dans les montagnes. Capileira est le 2e village le plus haut en Andalousie dans la zone de l’Alpujarra, son nom latin Capitellum, signifie sommet. Il culmine 1436 mètre au pied du massif du Valeta Sierra Nevada et héberge moins de 560 habitants.












Plusieurs enseignes indiquent « hôtel rural ou appartement rural », on y voit une bourgade vibrant désormais à l'ère du AirBnb. Nous en profitons pour faire une courte rando, question de sortir du village et admirer les vus sans bâtiments. Un coin très paisible. Ces villages au patrimoine plusieurs fois centenaires sont très prisés par les touristes, offrant des vues imprenables du massif et plusieurs sentiers pédestres. Les villages ont une architecture singulière. Les maisons sont en briques/pierres, munies d'un revêtement de chaux blanc et des cheminées particulières, typiques des anciennes fincas de la place. De toute beauté!


Nous revenons tardivement à la marina. Nous décidons de rester pour une semaine de plus afin de s’offrir une fenêtre météo adéquate ainsi que de faire quelques améliorations au bateau avant de passer aux Canaries. C'est moins cher ici et les techniciens ne sont pas débordés comme les insulaires  canariens qui s'apprêtent sur les bateaux se préparant pour la transat. 

Au nombre des améliorations exécutées :

1) Fabrication d'une housse pour notre annexe,
2) Réparation de notre grande voile neuve qui fût percée par une manille située sur l'hauban. Renforcement de certaines zones des goussets de latte.
3) Un rig check qui allait nous amener sur des trouvailles fort importantes. 

On vous reparle de ces points de révision en prévision de la transat dans une publication ultérieure. 

Ainsi, nous décidons de rester car plusieurs équipages avec familles sont également amarrés sur l'autre quai. Due South (la famille de kiwi rencontré à Minorque), Sapphira (Couple Anglo-Australien sur un catamaran avec 2 garçons), Kirlana (allemands avec 1 garçon et une fille), Yurt (des américains sur un catamaran avec 3 garçons).



Nous sommes au #112. Il fallait 15 minutes de marche pour se rendre au #338 où tous les bateaux copains étaient. 
À travers toutes ces aventures, l'école à bord continue, avec ses défis et ses petites victoires quotidiennes. Mais le rythme, les routines et les habitudes sont désormais bien installées. Nos 3 moussaillons trouvent de nouvelles motivations pour avancer rapidement afin d'être libérés. Première motivation : se grouiller afin de pouvoir rejoindre tous les autres enfants sur le ponton voisin. Ils progressent tous. Naomi lit et écrit désormais en français. Ce qui en soit est formidable. Le français parlé cotoie encore l'anglais au quotidien.

Naomi qui est très fière d'avoir terminé son premier "grand" roman en 2 semaines. 
Chaque jour nous amène son lot de surprises et de beautés.


"Il n'y a qu'une façon d'apprendre, c'est par l'action"
- Paulo Coehlo, L'Alchimiste. 

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