Grand Départ de Tunis et première escale : Malte

24.8.19

Traversée vers Malte du 3 au 5 aout
Malte et ses iles du 5 au 12 aout. 


Nous sommes partis samedi, le 3 août, à 11h15 du port de Gammarth.  Nous voulions quitter à 9h, mais malheureusement, de petites gâteries de formalités nous attendaient. Puisque nous avons gagné le prix d’être considérés résidents tunisiens, nous devions payer le prix des fameux timbres de 60 dinars chacun, ce qui fait l’équivalent de 150$ canadiens nous autorisant à sortir du pays. He oui, nous avons du faire cela à chaque fois que nous sommes sortis lors des 4 dernières années. Cette taxe de sortie est un beau cadeau que le gouvernement tunisien fait à ses citoyens qui sortent du pays pour voyager à l’étranger. Ces timbres à apposer dans le passeport, sont vendus à l’aéroport ou à la recette des finances, bureaux qu'ouvrent pas ses portes le samedi, ce jour là. Donc, un aller-retour en taxi à l’aéroport par Annik, yé ! 


Pendant ce temps, François discute avec la douane et le capitaine de la marina pour finaliser la paperasse. À 10h30, les formalités de la police maritime et les douanes sont complétées, nous obtenons l’accord pour notre «manifeste de plaisance ». Ce document formel indique le nombre de passagers, les membres d’équipage et surtout une description du contenu de nos biens; alcool, cigares, cigarette à bord, équipements. Seulement quelques bouteilles à bord dit-on. Le contrôle se fait rapidement, la douanière et la police nous accompagne sur le quai et statuent qu’ils ne monteront pas à bord. Merci Anis. Ils nous font les salutations matinales seulement.

Le capitaine du port de Gammarth, Anis, nous accompagne vers la mer 

Très heureux de ce dénouement! Nous quittons le port, avec beaucoup de joie et un pincement au cœur. Même Naomi réalisait que ces 4 années passées en Tunisie, ses lien d'amitiés, cette vie, se terminait maintenant, déclenchant de chaudes larmes sur ses joues.


 Nous nous dirigeons vers El Haouaria là où nous passerons la nuit. Annik a passé une nuit blanche la veille de partir, il sera plus sage de se reposer une nuit là-bas et de se diriger à Malte le lendemain.











Arrivée à El Haouaria à 18h45, à l’est du Cap Bon, bien protégé du Nord-Ouest (NO). Bon mouillage dans le sable. Nous avons navigué à voile et au moteur avec un vent de 15-20 nœuds pour ménager les manœuvres de l’équipe sur ce premier long stretch, avec de la houle de 2 mètres par endroit; une belle pratique.

Les enfants avaient tant hate de se baigner mais les méduses les attendaient. Théo a choisi de ne pas prendre de risque avec sa combi !!
Coucher de soleil à la pointe nord de l'Afrique, le Cap Bon. 

Le lendemain, nous quittons El Haouaria à 8h, plein génois et grande voile. Nous sommes au portant sur des vents de 7-15 noeuds. Super agréable avec une houle faible. Notre destination; Malte, une première traversée de nuit estimé à 36 heures navigation selon les vents.



Nous étions à 4 nœuds (vitesse de 1 nœud = 1,8 km/h) pour débuter. Après quelques heures nous décidons de hisser notre beau Gennaker bleu blanc rouge pour la première fois.  Simplement en ayant mis cette voile nous gagnons plus de 2 nœuds ! Une navigation paisible. 




On avance à un bon rythme. Les enfants s’amusent. La frénésie et le stress des derniers jours laissent place au calme. On savoure maintenant cette paix, cette mer et le rêve qui se concrétise.

Soudainement, des cris surgissent, les enfants s’exclament à 12h40. On croise 3 majestueux dauphins qui décident de venir valser avec le voilier quelques instants. Nous sommes comblés de la joie.  Les surprises ne s’arrêteront pas là, quelques heures plus tard, ce sera le tour des tortues de mer. Nous en croiserons 8, dont une qui avait les jambes coincées dans une barquette de plastique. Une image torturante pour les enfants qui auraient aimé la secourir… Mais impossible : nous ne pratiquerons pas un homme à la mer pour aider cette tortue. Malgré son handicap, elle nageait. Ce ne sera pas la dernière fois que nous observerons des détritus humains, surtout du plastique, qui ont un impact désolant sur la faune marine.

Au large de Pantelleria


Premier quart de nuit pour Annik. Elle qui stressait un peu à l’idée de naviguer dans le noir. François lui réserve la plage de 1h45 à 4h30 pour une petite sieste. Les vents ayant faiblis, ce fut à moteur sous une lune presque pleine et des étoiles plein la vue. Finalement, elle en ressortira  émue, rassurée et plus confiante. Un spectacle nous fut gracieusement offert par un ciel étoilé réconfortant, traversé de nombreuses étoiles filantes. Quelle sensation emballante finalement.

Premier levée de soleil, aussi beau et magique que les couchers. 


Nous arrivons à Malte en jetant l’ancre à l’ouest de l’ile de Gozo vers 16h15, dans la petite mer intérieur de la baie de Dwejra après 32 hrs de navigation pour 157 milles nautiques (mn). Un endroit spectaculaire entouré de falaises et parois impressionnantes qui entourent l’Alchimiste. Une eau turquoise où nous apercevons le fond sur 10 m de profondeur nous prépare pour un coucher de soleil à la Gaspésienne.


On perd la notion du temps. On a décroché, ça y est. On est le 06-08-2019. On se réveille seuls au monde dans la Baie. Magnifique. Baignade et promenade en annexe. Vers 11h, nous quittons vers Blue Lagoon mais d’abord, clearance à Mgarr Harbor pour notre entrée administrative officielle en Europe. Une petite mésaventure nous y attendait…

Vue du hublot
Première frousse

Il est environ 12h30 lorsque nous arrivons, après avoir contacté le Harbormaster sur le #13. On nous invite à rejoindre le « pontoon F ». Or, on se rendra compte plus tard, à travers nos cartes navionics récentes sur notre iphone vs le raymarine que le ponton F était en fait le J. Il vente du sud à 10-15 nœuds, ce qui n’est pas énorme mais juste assez pour mettre une bonne pression sur les coques de l’Alchimiste. N’ayant personne sur les quais pour nous donner un coup de main, nous décidons de viser la pendille d’une place au quai. Erreur. Après 2-3 essais non-fructueux, on décide d’appeler pour de l’assistance du personnel de la marina. Trop tard. Dans les manœuvres, une pendille reste prise dans l’hélice. 

"l'ancien pontoon F" en face. Sur la Meditéranée, il faut s'amarrer la proue par ce cordage fixé à un bloc de béton pour que le bateau soit perpendiculaire au quai, la poupe étant ensuite attaché à l'arrière 
Pas de panique avec Annik, dit-on. Elle réussi à prendre un couteau couper la pendille, ce boutte qui nous retient toujours vers le quai. Constat, la corde s’est complètement enroulé dans l’hélice. On demande de l’aide car un des deux moteurs ne répond plus et sur un cata, il faut manœuvrer à deux car sinon, on ne peut qu’aller vers tribord ou babord. Pas pratique dans un port. On réussit finalement à se coupler à un yatch amarré au quai grace au proprio fort sympathique qui nous rappelle de ne pas s’en faire, tout le monde est en sécurité. On y reste le temps de retirer la pendille pour redonner l’autre bout à l’employé du port sur son annexe qui est visiblement faché. 1 heure plus tard, François réussit à enlever le filon bien enroulé serré. Le moteur babord redémarre normalement. Ouf, plus de peur que de mal ! Erreur de débutant : toujours demander de l’assistance dans un port et ne pas prendre pour acquis que nos cartes marines sont à jour. Nos yeux, eux, le sont.



On finit par passer aux douanes, facile. On traverse ensuite vers le Lagon Bleu de l’ile Comino, destination de prédilection pour son site exceptionnel et ses tunnels hallucinants aux couleurs paradisiaques mais très fréquenté, très touristique. Nous décidons de rester seulement pour l’après-midi pour aller dormir sur la petite baie Santa Maria, au nord. Tranquille, fond de sable, même du wifi de l’hotel y parvient. Les enfants sont excités. Ce qui est remarquable, c’est que malgré tout l’espace qu’il y a sur le bateau (cata de 4 cabines doubles faut il le rappeler), ils sont constamment ensemble, tellement qu’ils finissent vite par se chamailler. C’est ce qu’on appelle l’adaptation ?! J





Lendemain matin, nous retournons vers Crystal Bay à 7h30 pour profiter du Lagon avant que la masse arrive. 1h30 plus tard, direction La Vallette, baie de Sliema. On nous avait référé de gentils français qui y séjournaient depuis 4 ans. Wow, super accueil de la part de Maeva et Gérard, des français vétérans de l’ile à bord de Hakuna Matata. Ils nous conseillent sur les incontournables du coin, comment se repérer, les meilleures adresses. Génial. On adore cette communauté de voileux qui s’entraident et se donnent les meilleurs spots.



On en profite pour ajuster le régulateur de tension, on change notre sondeur de profondeur qui nous avait laché il y a quelques jours. Nous démarrons notre génératrice et notre dessal pour la 1ere fois, et ça marche !!! Ok, on asssouplie les rations d'eau.

Au total, nous resterons 5 jours dans cette baie. Nous en profiterons au max pour visiter la Vallette et Mdina. Deux lieux médiévaux magiques, superbement préservés.
Au menu, marche dans la ville étroite, balade dans les multiples baies en annexe, bus à 15 euros pour la famille afin d’aller visiter Mdina à 45 min. Ça valait tout un détour et changeait le décor du port un peu.








Saisissant toutes les ramifications naturelles du Grand Harbor de La Vallette. 



On vous épargne tous les détails de la saga du drone mais finalement, c’est le matin même de notre départ pour La Sicile que nous le récupérons enfin de notre amie tunisienne qui viendra nous le porter avec sa fille directement de Tunis à Malte. Ouf, histoire terminée. Beau cadeau de fête finalement. François a 40 ans et toutes ses dents. 


Nous partons vers la Sicile vers 18h00. Vers le NO à 30 degrés, vent faible de 5knts, houle faible. Estimated time of Arrival (ETA) pour le port de Syracuse : 19h15.

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