Les Bahamas, un rêve éveillé

27.10.21

Clarence town

11 au 16 janvier : Great Inagua

Le passage depuis les USVI se fait tout en douceur, avec Puerto Rico, la République Dominicaine et Haiti sur notre babord. Nous nous rapprochons de ce qui sera notre dernière escale avant de toucher le continent, la cour du voisin nord-américain. On se rapproche un peu plus de la maison. On s'apprête à plonger dans un rêve, on s'en doute bien.  

Nous visons Great Inagua comme ile pour faire nos formalités d'entrée. Ayant payé 150 USD par personne au USVI avant de quitter, on s'était préparé pour une dernière admission COVID. Il faut se préparer à mettre la main dans ses poches pour vivre le rêve. En plus des frais de dépistage, il aura fallu payé près de 300 $ pour le permis de navigation qui inclut le permis de pêche. 300 $ pour 3 mois ou 600 $ pour 12 mois. Conseil aux navigateurs: prenez celui de 12 mois si vous hésitez car il vous en coutera 500 $ pour le renouveler après la 1ere échéance du permis de 3 mois... Donc total 800 $ au lieu du 600. Go wonder. Cash only + 50 $ pour faire déplacer l'officier de douanes et l'immigration des bureaux au port de Matthew Town. 

Nous avions choisi de rester à l'extérieur du minuscule port de Matthew town, bien protégé des vents d'est mais avec une houle qui fini par ajouter un inconfort à la limite du tolérable. Le fonds est bien sablonneux, l'ancre tient très bien. On profite du lendemain pour se réapprovisionner. Pas beaucoup d'options. Le pain est très cher, les rumeurs disent vrai. 
L'appareil fourni et inclus dans le forfait liberty 140

Le guichet automatique est à quelques minutes de marche et un fournisseur ALIV (Mobile) est accessible chez une dame pour adhérer au package données par MIFI. Il s'agit d'un petit routeur qui reçoit les ondes cellulaires pour les données et redistribue celles-ci pour les appareils à bord, au bonheur de tous. Le forfait est acceptable à 140 $ pour 100 Go. Utile pour les TEAMS et autres appels vidéo avec la famille mais surtout pour le travail. Ha oui, peut-être qu'on ne l'avait pas mentionné auparavant, mais à ce stade, je (François) continue de travailler à mon compte comme consultant pour des clients en Europe et en Afrique dans le domaine des services financiers. On peut dire que le réseau et la vitesse rentrent bien à peu près partout sur les iles sauf dans le parc marin des Exumas, surtout à Warderick Wells. 
Bateau de pêcheur Bahamien en cale sèche à Matthew town
Après les formalités, nous décidons d'aller mouiller quelques jours dans l'immense baie de Man-O-War un peu au nord de l'ile. Nous tentons de joindre Casper, un célèbre guide pour aller visiter la Molton Salt Company, en vain. Nous décidons de rester sur place quelques jours pour nous protéger des vents insistants, pour avancer un peu le boulot. Un autre avantage à patienter : attendre un gentil équipage qui avait accepté de récupérer un support à tambour de machine à laver. La notre s'était corrodée et nous ne pouvions plus l'utiliser depuis plus de 2 mois, quelle tristesse !

Annik était tout sourire à la livraison
L'équipage de Pania avait accepté de prendre le colis à Curaçao et de nous rejoindre à cet endroit précis. Aah, l'entraide entre marins.
Notre ami, capitaine de Pania, qui a mis son t-shirt pour l'occasion !
Emma, prête à laver le BBQ. 
On en profite également pour faire le grand nettoyage. Ensuite, je me dirige sur la plage pour profiter d'un premier snorkel au Bahamas avec Théo. L'eau est translucide, des patates de coraux parsèment le fond. Soudainement, tandis que nous étions à 5 mètres de la berge, on se retrouve face à face avec notre premier requin de récif. Il était gris et faisait au moins 2 mètres comme celui-ci bas. La surprise est double, autant pour lui que pour nous. Le coin est peu fréquenté par les humains. On se dit aurevoir rapidement. Il se retourne et prend fuite. Wow, première rencontre inattendue qui nous rappelle que nous sommes désormais dans le pays des requins. 



Nous sommes seuls dans la baie pour quelques jours. La vie est paisible, les couchers de soleil délicieux pour les yeux. L'eau est légèrement moins chaude que dans les ABC et les antilles françaises. On profite du moment présent mais on souhaite tout de même monter vers les iles plus au nord. Il y a tant à explorer dans les Bahamas. 

Réplique de notre Optimiste perdu au USVI, par Théo. 
Chacun fait ses petits trucs. La routine de l'école le matin cède sa place au snorkeling, au bricolage de Théo, à la cuisine des filles. 
La guitare home-made de Theo
On reprend la mer le 19 en visant Long Island comme destination en passant par les iles de Acklins et Crooked Island. On se prend un autre super Wahoo de 40 lbs juste avant le coucher de soleil sur Acklins. Nous venions de finir les réserves du précédent, Annik m'avait enfin donné la permission de remettre la ligne à l'eau quelques heures plus tot. Par expérience, on constate que la tendance est lourde. Ceux-ci mordent à l'aube, juste avant qu'on ancre. Nous donnant ensuite du fil à retordre pour trouver une bonne place ou lancer la pioche pour y passer la nuit.  
Théo, fier de notre prise. Malheureusement, pas de voisins avec qui partager. On donnera les restes aux nurse sharks venus nous rendre visite pendant la nuit.
Notre secret mal gardé
On arrive donc à Landrail point settlement, sur Crooked Island. On se fait tellement bien accueillir chez les Wilson, un petit restaurant familial à ne pas manquer si vous passer par là. Cuisine locale, buffet de mets typiques de l'ile et poisson frais. 
Petite ride en dinghy pour aller voir cette imposant mais délaissé fort, qui fut habitée à une époque. 
Avec Robby, un membre de la famille Wilson bien connue sur l'ile. Il nous a offert un tour de pick-up pour explorer le coin. 

19 janvier au 26 janvier : Long Island



Oui oui, nous sommes bien au pays des requins. 
Nous arrivons à Clarence Town, Long island après une superbe voile au travers avec des pointes de vitesse à 11,5 noeuds, sans trop de houle. Wow, on aime beaucoup ces moments de détente et de sérénité. À notre arrivée, on y trouve une baie sablonneuse, turquoise, peu profonde et bien protégée. Toutefois, l'entrée se négocie serrée, heureusement que notre chartplotter nous guide bien. Nous sommes seulement 2-3 embarcations dans cette grande étendue d'eau intérieure. On avait repéré ce spot pour avoir également accès à un des seuls locateurs d'auto sur l'ile. Car l'ile est longue (130 km) comme son nom l'indique et les protections peu nombreuses. Mais d'abord, c'est la marina Flying Fish Marina qui nous interpelle. Petite mais coquette, surtout réputée pour les prises abondantes que l'on peut trouver en pêche sportive entre Long Island et Crooked Island. Un véritable corridor à gros gibiers (Wahoos, thons, daurades, etc.) On y voit nos premiers pêcheurs sportifs venus sur leurs yatchs avec des équipes entières qui s'affairent à nettoyer les trophées du jour à la même heure, à chaque jour. 

Qui veut du poisson frais ? Des Wahoo pour la plupart. 
Du coup, ils attirent d'autres spectateurs. D'autres invités qui attendent leurs repas. Pas moins d'une vingtaine de requins de toutes sortes arrivent. Des Bulls shark, des Lemon sharks, des Reef sharks, des Nurse Sharks. Bref, y a du mouvement dans l'eau et ça adonne que la salle à manger est sous le quai à dinghy !!!  
Le festin est en préparation
François, au-dessus de la salle à manger.
Long Island est vraiment sympathique avec plusieurs attraits à ne pas rater. On commence par le monument de Christophe Colomb, à l'extrémité nord de l'ile. On dit que l'ile fut la 3e ile découverte par Christophe Colomb en 1492. Colomb l'a décrite comme la plus belle des Bahamas. 

Le site est superbe et domine un lagon turquoise entouré d'une rive d'un blanc immaculé. Il fait chaud, nous sommes seuls. C'est calme. Les enfants font les singes. On savoure chaque moment.
Nos deux petits singes, en haut après le lunch
Séance de drone
Vue sur le lagon, tout près.

En revenant vers le sud, nous arrêtons à Hamilton Cave, un autre attrait à ne pas manquer. Il faut solliciter Leonard, chez lui, le long de la route car les grottes lui appartiennent. Il raconte que les indiens Lucayans, natifs des Bahamas, vivaient ici dans les années 500. C'était leur refuge. 
Théo et Emma - Hamilton caves
Leonard y a fait un peu d'aménagement grâce aux puits de lumière. On peut y apercevoir plusieurs types de chauve-souris. La hauteur varie de 3m à 15 m. Les enfants se sont même aventurés à genoux dans certaines cavités de 1,5m. On y raconte qu'il y a encore des zones inexplorées dans ce réseaux de tunnel mythique. 
Naomi auprès d'un arbre plutôt atypique. 
Hamilton Caves
Avec notre tour guidé, Lenoard, le proprio du lieu. 
À croire ce que l'on voit sur le long de la route, ces insulaires sont de fervents croyants. On y retrouve des églises à la tonne, et de tous les styles. On en compte plus de 25, de différentes confessions, pour la plupart chrétienne, et ce, pour une population de 3 000 personnes. Probablement que le nombre élevé date de l'époque ou les gens ne pouvaient pas se déplacer facilement d'une extrémité de l'ile à une autre. 
St-Peters and St-Paul
Un autre gros coup de coeur: le Dean's Blue Hole. Il s'agit ici d'un phénomène géologique remarquable et rare. Un trou de 202 mètres de profondeur et 25 de diamètre, un sinkhole comme ils disent en anglais. Assez spectaculaire, plutot circulaire et turquoise à la surface, il s'amenuise comme un entonnoir pour finir dans un trou noir dans lequel sable glisse dans un semblant d'infini. Il était le trou bleu le plus profond avant la découverte du trou du dragon en Chine. Les adeptes du snorkel et surtout du "free" dive s'y retrouvent souvent. Une plateforme y a même été installée. Plusieurs records du monde y ont été battus. Le fond a été atteint en 1992. 102 mètres en apnée sans palme a été atteint par William Trubridge en 2016. Malade. 
Dean's Blue hole
On avait tous hate d'y arriver, de plonger dans le vide. Les enfants étaient mystifiés. On nous dit que certains êtres vivants se trouvent dans ces profondeurs. Même si on a lu certaines explications scientifiques sur ces origines, le phénomène impressionne lorsqu'on s'y trouve. 
Emma sur le bord de l'oeil, du précipice
On tente notre chance
Emma, Théo et Naomi y trouvent leur compte mais ne voit pas le fond. 
La plateforme de freedive de Dean's Blue hole
Theo tente un record du monde
On finit notre roadtrip par le sud, à Gordon's Settlement. Une grande plage étincelante, tellement qu'elle aveugle par sa beauté, ses couleurs. L'eau y est chaude, on y est les seuls sur un fond de Bob Marley. Une musique qui nous met dans l'ambiance grace à un travailleur qui rénove le shack qui doit servir quelques bières fraiches en temps normal. Il y a une odeur de liberté. Nous réalisons à quel point nous libres de courir sur la plage, de profiter de la chaleur, du cadre féérique. On pense à nos proches qui doivent subir les conséquences des mesures sanitaires et de confinement au Québec. Nous sommes tellement loins de tout ça.
Gordon's settlement
L'eau est d'une limpidité à couper le souffle. 
De retour sur l'Alchimiste, on active les préparatifs pour la prochaine destination de nos rêves: Les Exumas !! 

Nous en avons tant entendu parler. Il faut déjà se pincer pour nous assurer de rester éveillés face à ce qui nous entoure. Sandy point, la nature sauvage des paysages, la faune sous-marine qui s'active sous nos pieds. Biens contents d'avoir exploré cette belle ile de Long Island, mais pas tout à fait rassasié. Il faut bien se garder un peu de place pour la suite. 
Ce qui nous entoure au mouillage
Sandy point à Clarence Town

L'équipage de l'Alchimiste dans la baie de Clarence Town. 
En route vers les Exumas, nous ferons un petit arrêt à Calabash bay, coté nord-ouest de l'ile. Magnifique !
Calabash Bay
 



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