BONAIRE, HAVRE DE PAIX ET DE PLONGÉE SOUS-MARINE

22.2.21

Source: Bonaire Tourism

Du 11 novembre au 6 décembre

Après le C des iles ABC, nous voulions absolument découvrir le B. Bonaire est une petite ile de 294 km2, située à quelques milles nautiques de Curacao, un peu au nord des cotes Vénézuéliennes. Avec ses 20 000 habitants, elle est surtout reconnue pour la santé et la diversité de ses coraux et sa faune aquatique qui jouit d’un environnement marin exceptionnel et qui s'étire sur une paroi abrupte de 20 à 50 m qui longe toute la côte sous le vent. Un endroit de classe mondiale pour la plongée, reconnue comme la mecque de ce sport par plusieurs. 





Après avoir rempli tous les critères du protocole d’entrée (paperasse, tests PCR, etc) nous quittons Curaçao le 10 novembre 2020. En chemin, nous nous arrêtons à Klein Curacao pour la nuit, une petite ile de 2 km2. Les douanes nous avaient permis de faire cet arrêt même si nous avions fait notre clearance out. Une ile tout à fait charmante, avec une belle plage sous le vent et quelques épaves qui jonchent le coté au vent. 


L'Alchimiste, seul au mouilllage. 
Nous sommes seuls le soir venu, après qu’un squad de sea-doo ait décidé de retourner vers l’ile principale de Curacao au coucher de soleil. Nous sommes sur un mooring, l’eau est turquoise et limpide. 

Quelques moorings balls sont disponibles sous le vent

On apprécie pouvoir se baigner directement à partir de l’arrière du bateau. Les eaux du lagon de Spanish Waters à Curacao étaient plutôt grises. Le soir venu, un gros système météo qui arrive du sud nous prend par surprise et provoque un incident qui nous décoiffe. Une aventure qui a bien failli causer des dommages majeurs à l’Alchimiste. Voir ici pour tous les détails. 

   

Même les plaques le confirment. 

Source: Bonaire Tourism

Les mouillages à l’ancre sont interdits à Bonaire. On y trouve seulement une quarantaine de boules de mooring qui longent la côte et la marina. Les moorings sont seulement 10 $US par nuit et sont très prisés. À ce moment-ci de l’année, ils sont tous occupés. Aucune réservation officielle n’est acceptée. Premier arrivé, premier servi. 


Dans la pratique, c’est bon d’avoir un buddy sur place pour mettre une défense sur une boule libérée. Lorsque quelqu’un quitte, il faut avoir un ami sur place sur qui compter. C’est ce que Happy Days a fait pour nous afin de nous dégoter une place temporaire, occupée par un américain qui était parti faire des réparations pour quelques jours à Curacao. Une chance que nous étions sur mooring car nos pattes d’oies n’étaient plus fonctionnelles suite à l’incident de la veille. La marina elle, était plus couteuse et moins attrayante. 

Vue du bureau du capitaine qui continuait à réaliser quelques mandats de consultants à distance. 
Cédric de Happy Days qui assurait la sécu et Gloria qui se fait les dents. 

Les 40 boules sont réparties sur 2 rangées. La première est assez près de la berge. On y retrouve souvent des catamarans qui ont moins de tirant d’eau (hauteur de la coque sous l’eau). L’autre rangée est un peu en retrait, dans plus profond, directement au-dessus du récif de corail. Une plateforme idéale pour plonger à bouteille de l’arrière du bateau. Et derrière, on retrouve la mer. Un vaste corridor entre l'ile principale et Klein Bonaire. Toujours protégés de la houle des alizés, les enfants raffolaient de mettre leur optimiste à l'eau pour aller tirer quelques bords. 

Le mouillage est tellement tranquille que Théo et Liam ont choisi la trampoline pour leur lit pour ce sleepover. 

Une place se libère pour nous sur la première rangée. Nos craintes s’avèrent toutefois fondés quelques jours plus tard. Un « reversal » nous fait changer de direction à 180 degrés. Nous sommes à quelques centimètres du fond et quelques mètres de la berge avec des vents et une houle de l’ouest qui montent rapidement. Heureusement, cette fois, aucun dommage. Juste quelques heures en haleine. Un reversal avait justement pris la vie d’un bonairien récemment, noyé par la crue des eaux. Il y a plusieurs reversals cette année selon les locaux. Assez inhabituels en temps normal, ces sytèmes venus de l'ouest ont quand même réussi à faire échouer quelques bateaux sur le rivage.

Dans l'ordre de g à d: Hannah, Jack, Lulu, Delphine, Théo, François, Gloria, Naomi, Cedric et Emma

Dès notre arrivée, nous rencontrons l’équipage de Quest : Jack, Hannah et leurs deux ados Delphine et Lulu qui se lient rapidement d’amitié avec les notres. Des Brits (de Welsh) accrocs de plongée sous-marine.  Jack est instructeur et détient plus de 3000 plongées à son actif. Ils sont ici depuis quelques mois déjà et nous orientent vers plusieurs sites, nous mettent en contact avec les clubs locaux. Quelques jours plus tard, on les invite à bord pour une plongée de groupe. On invite également l’équipage de Happy Days : Gloria et Cédric. Nous sommes 10 à plonger. Nous choisissons un spot qui s’appelle Munks Haven, de l’autre côté de Klein Bonaire. Une expérience collective sublime.

On décide d’équiper toute la famille. Nous avions déjà commencé à acheter du matériel à Curacao, mais on complète ici avec l’achat de BCD supplémentaires, de régulateurs, de wetsuits, de palmes, d' ordis, de lampes, de poids. Une bouteille de 5 litres pour Naomi. Nous avons donc désormais 3 kits complets et 3 bouteilles. L’autre indicateur de paradis de la plongée sous-marine à Bonaire est l’accessibilité des clubs de plongée. On en trouve partout le long de la cote, accessible en dinghy.

Le swap et refill station du club Wannadive

Le fonctionnement se décline ainsi : Les clubs comme Wannadive et Buddy Dive ont plusieurs points de chute accessibles en dinghy au quai du club. Ils vendent des cartes de 8 à 21 refills de bouteilles qui doivent être conformes. On parle d’environ 6 USD par remplissage et il faut prévoir 24 hrs. On dépose et on récupère le lendemain. L’autre option est la location. Même principe, vous achetez une carte avec 8 locations pour 75 USD. L’avantage, c’est qu’une fois la carte acquise, vous pouvez simplement échanger la bouteille vide avec la pleine. En deux temps, trois mouvements, vous êtes de retour au dinghy. Vous pouvez en prendre plusieurs à la fois, sans frais supplémentaires. 

La communauté des plongeurs est vraiment sympa. Les gens se font confiance, s’échangent des trucs, des infos sur les sites et les musts à voir. Au total, nous aurons consommé 100 bouteilles en 3 semaines. Vraiment pratique lorsque qu’aucun compresseur n’est disponible à bord.

Pendant ces 3 semaines, nous plongerons donc presque quotidiennement, en bonne compagnie. Quoiqu’il soit interdit de s’ancrer à Bonaire, le parc national a tout de même aménagé plus de 80 sites de plongées avec une bouée pour s’amarrer pour la journée. Vraiment génial. On revient à notre mooring au village en fin de journée.

Ainsi, voici quelques sites incontournables que nous avons fait qui valent le détour selon nous :

- Something special: à quelques mètres des premiers moorings, près de l'entrée de la marina. Une faune incroyable (tarpons, poppers, grunts, etc) des formations corraliennes spectaculaires. Recommendé pour un night dive également. Tout le mouillage est similaire, juste à sauter de l'arrière du bateau pour explorer la paroi qui descend de 20-30 mètres. 

Something special

- Forest: Sur Klein Bonaire. Porte bien son nom avec ses forêts de "soft corals"

- Small Wall: Mur vertical. Petite grotte sous-marine à explorer à 13 mètres. Parfait pour les enfants. 

- Hilma Hooker: Un classique. Une épave d'un ancien cartel mafieux coulée volontairement par les autorités de Bonaire. Bien préservé, navigation dans les couloirs et ramifications. 15-25 mètres. Nous nous y sommes rendus avec l'Alchimiste. Plongée avec l'équipage de Quest et Happy Days. 

Hilma Hooker

- 1000 steps: plongée profonde possible. Porte bien son nom, descend comme des escalier jusqu'à 55 mètres. François a fait jusqu'à 40. Une tortue se baladait en bas. 

- Katalpa: un classique que nous n'avons pas pu faire car les conditions ne s'y prêtaient pas. Au nord de l'ile. Une vrai cathédrale inversée sous-marine. 

- Cliff et Bari's reef: un superbe spot avec un mur et plusieurs récifs majestueux. À quelques minutes du mouillage en dinghy. Plateau à 8m pour les débutants. 

- Le Salt Pier: un autre classique que nous n'avons malheureusement pas pu faire car un cargo y était amarré lors de notre passage. Mais la faune abondante qui se tient autour des piliers est fascinante selon les locaux et les amis qui l'ont fait. 

Le Salt Pier
Bonaire a été un coup de coeur pour nous. La petitesse de l'ile, l'accès facile aux restaurants, épiceries, chandlerie, nous nous sentions comme dans un village. Aller prendre une marche en bord de mer était appaisant. Un véritable havre de paix, loin de la folie COVID qui faisait rage au nord. Il n'y avait que quelques cas. Les mesures se sont raffermies depuis notre départ. L'architecture d'inspiration hollandaise, les teintes colorées joyeuses nous accompagnaient vers le rendez-vous Gelato que nous nous fixions souvent, ou bien au beach bar Karel's, en bord d'eau. 
Rue principale
Petite séance de sensibilisation par l'oiseau de la place. 
On retrouvait même des sous-vêtements dans les rayons réfrigérés chez le chinois TOPS Supermarket
Les enfants se retrouvent chez Karel's
Karel's
Nous avons aussi loué un pickup chez Budget pour 40 USD/jour afin d'explorer un peu l'intérieur. 

Les clotures locales

La pointe sud renferme les salières encore actives typiques de Bonaire, reprise par la multinationale Cargill en 1997. Ce sel, un des plus pur au monde (99,6 %) est accumulé selon des méthodes ancestrales, sur des pyramides immaculées dominant les bassins d'évaporation d'un rose intense, visibles de long de la route. 

Près de là, nous retrouvons les "old slaves huts" et les obélisques. Des abris et structures érigés en 1850 pour héberger les esclaves qui travaillaient dans les salières et qui ramenaient la matière première aux navires de commerce qui s'orientaient grace aux obélisques de différentes couleurs. À chaque semaine, les esclaves retournaient dans leur famille à Rincon, petit village plus au nord. 

Le coté au vent de l'ile vaut également le détour, plus sauvage. On y retrouve tout de même l'école de planche à voile JIBE qui au fil des ans, est devenu un vrai repère trendy. Par contre, on dirait qu'une petite guerre s'est installée entre les planchistes et les kitesurfers qui n'ont pas le droit d'en faire à cet endroit. Ceux-ci sont donc forcés d'aller de l'autre coté de l'ile, au sud coté ouest pour rider. 

En nous promenant, nous avons également aperçu les fameux flamants roses ainsi que les ânes sauvages qui circulent en groupe, en toute liberté. Il existe même un sanctuaire qui en accueuille quelques centaines. Étrange. 

Source: Bonaire Tourism

 On fait un arrêt également à la seule distillerie de l'ile qui fait des liqueurs à base du Cactus local. Au fil des ans, ils ont développé toute une panoplie d'essences variées.  

Finalement, on en a également profité pour faire quelques plongées en "shore dive". Par contre, à part pink beach, les berges de Bonaire ne sont pas très friendly. Il faut absolument porter des souliers d'eau pour accéder à la plupart. Somme toute, plonger à partir  des bouées est beaucoup moins exigeant. Nous avons été privilégiés d'y être avec notre cata. Début décembre, après 3 semaines, une fenêtre météo se présente pour que nous puissions rejoindre les USVI avant les Christmas winds, les alizés puissants qui démarrent la saison. Nous aurions aimé resté beaucoup plus longtemps. Un havre de paix et de plongée à préserver. 




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