La Sardaigne, cabotage et côte d'émeraude

18.9.19

Du 28 aout au 12 septembre

La traversée

Nous sommes partis de Palerme avec un Alchimiste bien chargé d’une cargaison pouvant nous nourrir quelques jours. Ce passage vers la Sardaigne prendra plus de 30 heures. Ainsi, on ne se mettra pas de pression pour le ravitaillement, une fois de l’autre côté.

Nous passons une dernière nuit au port de Lo Capo San Vito, la pointe au Nord-Ouest de la Sicile, en faisant un dernier plein de diesel afin de quitter tôt, le lendemain matin. Une des dépenses les plus importantes jusqu’à maintenant sur la Méditéranée s’avère être le diesel. Avec sa réputation de « trop c’est comme pas assez » au niveau du vent, nous sommes malheureusement souvent à moteur ou moteur/voile. À 1,74 euros/litre, on aimerait bien que les vents soient légèrement plus favorables. Nous avons un réservoir de 400 litres, imaginez ce que ça coûte faire le plein !!! Nous consommons environ 4 litres/heure lorsque nous sommes au moteur. 


Nous quittons le 27 août au matin avec un vent d’est de 10 nœuds, beau soleil. En soirée, une belle surprise nous attendra: la première prise de François. Un THON, même si après lecture, cela s'avère plutôt être une bonite ! Volumineuse pour les novices que nous sommes en tout cas. Nous en ferons plus de trois repas. Dans la foulée, François a cassé sa canne neuve, résultat d’une lutte intense et sans merci ? Pas vraiment, juste de piètre qualité car la remontée s'est déroulée facilement. Bref, au final, nous avons gagné des steaks sur le BBQ et un excellent repas. Tout le monde en a raffolé, même Annik et les filles :)

La navigation de nuit fut plus lente que les prévisions annoncées, avec des vents plus faibles. Annik a fait son 2e quart de nuit à partir de 1245 à 0400 au vent arrière avec gennaker seulement. Le lendemain matin, 2e première : le début des classes. On commence l’école à bord pendant cette traversée qui est fort agréable, sans trop de houle. Les enfants sont remarquablement enthousiastes, curieux et excités à l’idée de commencer. Notre ETA (Estimated Time of Arrival/Heure d’arrivée estimée) était le 28 à 14h.




Étant donné que les prévisions furent différentes de la réalité, nous sommes arrivés près des côtes avec un retard sur l’horaire. Plus tard, mais malheureusement à l'heure pour arriver en plein cœur d’un grain, précédé d’un mur noir qui avance vers nous et qui se pose maintenant entre nous et les 14 derniers miles nautiques restants avant de pouvoir rejoindre la côte.



À midi, on se dit que ce sera bon pour l’Alchimiste d’avoir sa première douche depuis le départ. Ce qu’on a moins anticipé en traversant ce voile noir, ce sont les dizaines d’éclairs qui toucheront la mer près de nous, le tonnerre, le vent qui grimpe à 40 nœuds en quelques instants, les vagues qui s’hérissent à 3 mètres de creux dans le temps de le dire. La côte était au nord-ouest, ces rafales nous poussaient au sud-ouest. 

Le radar nous guide vers l’ouest dans cette confusion car la visibilité est nulle. La pluie est tellement dense. 14 milles nautiques c’est pas tant, mais à 3,5 nœuds c’est une éternité pour l’équipage, et surtout pour Annik et les enfants qui se sont réfugiés à l’intérieur, bien protégés, les narines au sec.



Il faut dire qu’il s’agit de leur première expérience à chevaucher l’Alchimiste sur une mer bien formée. La proue des 2 coques se faisant sécher le ventre à chaque vague. En atterrissant sur la prochaine vague, les bruits assourdissant sont déstabilisants, le pont reliant les deux coques se plaquant contre la masse, l’eau traversant la trampoline avant comme une passoire. Annik fait le choix de regarder à l’arrière plutôt qu’à l’avant. Les enfants et Annik sont calmes, personne ne cédera à la panique. Heureusement, les ventres restent pleins. Depuis notre départ, aucun symptôme de mal de mer pour personne. Cette première expérience haute en sensation nous fait réaliser que c’est la mer qui domine, c’est elle qui décide. Nous devons lui obéir et toujours prendre toutes les précautions et comprendre que les prévisions météo restent des prévisions avec des marges d'erreurs ou changements. 


Capo Ferrata
On arrive à 1900 finalement, après 4hrs à combattre la houle à moteur car face à nous. Nous voici face à la grande baie turquoise de la Spiaggia di Campulongu. Repos bien mérité pour le capitaine qui a assuré sur les dernières heures. On se remet de nos émotions. Nous passons 2 nuits au mouillage dans cette eau cristalline. Nous caboterons vers le nord les jours suivants, se  heurtant à un vent qui vient du nord. On se pose à Capoferrata, Arbatax, La Calleta 


Cala de Golorezti
Arbatax, dans la petite baie au sud. 
On passe par la Cala Golorezti, au pied d’un massif spectaculaire, en route pour Caletta pour avitaillement. Le 3 septembre, nous arrivons au pied d’un autre massif, celui de Tavolara.


Un endroit encore plus spectaculaire. On se mouille au pied du mur qui domine les iles avoisinantes, les yatchs de millionnaires et la mer. Il fait encore chaud, la température de l’eau est aux alentours de 28 degrés. Idéal encore pour faire du Paddle Board.

Olbia



Ça tombe bien car c’est finalement le 4 septembre que nous trouverons enfin ce Décathlon avec la matos recherché. Les enfants sont hyper heureux. Olbia est une des plus grande ville de Sardaigne avantageusement incrusté dans un longue baie avec chenal. Ce qui est bien c’est qu’il possible de s’amarrer au sud du quai public « molo brine » jusqu’à 3 jours. On trouve tout à quelques minutes à pied ou en bus.


Le 5 septembre, en quittant Olbia, on trouve une petite baie sauvage et turquoise. Sur l’application Navily, elle n’a pas de nom. Nous la surnommerons la « baie des tous nus » car nous apercevrons souvent des dames et des monsieurs, parfois louches, se prélassaient nus près de nous. On tente aux enfants d’expliquer qu’en Italie, ils sont moins regardants qu’en Tunisie la-dessus. Pourtant, à 2 reprises, des personnes près de nous s’exécutent par des mouvements répétitifs très suggestifs, vous savez, en mono ou en duo. Après ces 2-3 scènes , nous resterons en compagnie des enfants et on leur explique que cette plage doit finalement avec une réputation qu’on ne connaissait pas !!



Première chasse depuis le départ. 


Juste à temps pour le marché public du dimanche à Cannigione.
On annonce des vents forts jusqu’à 35 nœuds d’ouest. On décide donc d’aller se réfugier à Cannigione, au fond de la baie, bien accroché à un mooring, bien accueilli par Lorenzo qui parle bien anglais. 50 euros la nuit, pas si mal. Notre pemière bouée depuis notre départ. Ça nous permettra également d’aller faire un tour au marché, faire le plein de spécialités sardes du type saucisson et fromages. Délicieux.

La Cote d'Émeraude


La Cala Cotticio
Le lendemain, 10 septembre, les vents sont moins forts que prévus. On traverse donc vers une destination qui sera la cerise sur le sundae de notre séjour en Sardaigne : Les Maddalena. WOW ! On commence par un petit détour sur la Cala Cotticio, un autre lagon bleu éblouissant bien caché derrière des cailloux arrondis par le temps. Magique. On poursuit notre route jusqu’à l’ile principale des Maddalena pour se protéger des vents d’est.

Emma devant un ancien village Club Med. 


La crique de Garibaldi est bien protégée et sur un bon fond de sable. Encore une fois, les teintes de turquoises, les poissons, les paysages sont à couper le souffle. Les enfants passent de nombreuses heures à faire du snorkelling, du paddleboard. Le rythme des journées s’installe avec l’école le matin et le temps libre (arts, lecture, musique, éducation physique, cuisine sans oublier le chamaillage et les taquineries) en après-midi.  


Le 11 septembre, on passe du côté de notre dernière escale sarde, avant de revenir deucôté Corse avant la traversée vers les iles Baléares. … Une piscine. Après la nuit, on traverse en France à voile !! Enfin, des vents favorables sont prévus pour les prochains jours. On voulait arrêter au Lavezzi pour une nuit mais finalement,  cette petite baie pittoresque est aujourd’hui très achalandée pour sa beauté mais aussi pour son lieu de sépulture d’un naufrage, élevé au rang de tragédie nationale dans les années… Finalement, nous commencerons notre petite escapade Corse mouillé dans une baie à quelques minutes de Bonifaccio pour en voir plein les yeux. 



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